Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 23 août 2022 [AlterPresse] --- L’Office de la protection du citoyen (Opc) se dit consterné par la tuerie, perpétrée, le samedi 20 août 2022, à Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale, Port-au-Prince), non loin de Tabarre par des bandits armés du gang de Cité Doudoune, alliés de 400 Mawozo, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Lors de cette attaque meurtrière, qualifiée d’actes terroristes, huit personnes ont été exécutées, dont trois membres d’une même famille brûlés vifs, rappelle l’Opc.
« Les cadavres calcinés des victimes dans leur véhicule et plusieurs autres corps sans vie, longés sur la chaussée, prouvent le degré de cruauté de ces actes de barbarie, qui méritent des réponses proportionnelles ».
Ce crime collectif de trop vient allonger la liste des victimes du phénomène de banditisme, qui a atteint une proportion alarmante, affirme l’Opc, tout en présentant ses sympathies à Me. Simson Desanclos à l’occasion de la disparition brutale de sa femme Josette Fils Desanclos et de ses deux filles, Sarahdjie Desanclos et Sherwood Sondjie Desanclos.
En dépit des efforts remarquables, déployés par la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour traquer et démanteler les gangs armés, les communautés dans divers quartiers de Port-au-Prince, de la Croix-des-Bouquets et de Tabarre (municipalités au nord-est de Port-au-Prince) et de Cité Soleil (municipalité populaire au nord de la capitale) continuent d’être victimes et prises en otage, relève l’Opc.
L’Office de la protection citoyenne exhorte l’État à prendre toutes les dispositions nécessaires, afin de garantir le droit à la vie et à la sécurité de la population.
Il estime urgent de renforcer les capacités opérationnelles de la Pnh et de faire fonctionner les structures judiciaires.
Le redressement de cette situation inacceptable nécessite également un élan de solidarité nationale et internationale, souligne l’Opc.
« L’assassinat de trois membres de la famille Desanclos se situe dans le prolongement des multiples cas de terreur, allant des enlèvements suivis de séquestrations, recensés ces derniers mois, notamment sur la personne de plusieurs membres de la corporation », déplore, pour sa part, l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, dans une note.
« Mais, l’’assassinat de la femme et des enfants de Me. Desanclos, perpétré dans les conditions surréalistes que l’on connaît, marque un cran supplémentaire dans l’horreur et signe une entrée insolite dans la barbarie ».
L’ Ordre des avocats de Port-au-Prince affirme condamner, « avec la plus grande énergie, cet acte qui atteint les fondements moraux de la société ».
L’Association des industries d’Haïti (Adih) dit regretter que des individus malintentionnés aient choisi la voie de la barbarie, en commettant cet acte ignoble, le samedi 20 août 2022.
L’Adih exhorte encore et encore les dirigeants du pays à agir contre les gangs armés, qui sèment la terreur et qui plongent des dizaines de familles et la population tout entière dans le deuil et le désarroi.
La Faculté de droit et des sciences économiques (Fdse) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) a observé, le lundi 22 août 2022, un arrêt de travail, pour protester contre l’assassinat de son ancienne étudiante, Sherwood Sondjie Désanclos.
Tout en condamnant cet acte jugé barbare, la Fdse réclame justice pour son ancienne étudiante et ses proches assassinées.
Le rectorat et le Conseil académique de l’Université (privée) de Port-au-Prince (Up) se disent aussi consternés par la nouvelle de l’assassinat, dans la matinée du samedi 20 août 2022, à Cité Doudoune, dans la commune de Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale, Port-au-Prince, de Sarhadjie Desanclos, étudiante en sciences administratives à l’Up et de deux autres membres de sa famille.
« Le départ prématuré et tragique de cette cadre révolte notre conscience et met en cause la quintessence même des valeurs universelles, sur lesquelles se fonde la quête de la connaissance, à savoir la promotion de la vie sous toutes ses formes », exprime l’Université de Port-au-Prince.
Les lundi 22 et mardi 23 août 2022, l’Up observe un arrêt de travail, en vue de protester contre cet « acte barbare ».
Par ailleurs, la direction générale de l’Autorité portuaire nationale (Apn), où travaillait la mère des 2 filles assassinées, appelle la Pnh et l’appareil judiciaire à agir, pour éviter la reproduction de l’acte infâme du samedi 20 août 2022.
Il revient à la justice et à la police de la république d’assumer leurs responsabilités, en s’appliquant de punir sévèrement les auteurs et complices de ces crimes odieux, écrit l’ex premier ministre Evans Paul, sur sa page Facebook.
Face à cette situation délétère rongeant le pays, confronté à la fois aux problèmes cuisants de la cherté de la vie, de la misère et de la précarité, « notre attention doit être fixée, en priorité, sur l’insécurité dans ses différentes formes : braquages, spoliations, kidnappings, assassinats…qui anéantissent la population », suggère Evans Paul.
Il appelle à éviter tout nouvel exercice de confrontations violentes, susceptibles de conduire au pire, en dépit de tout ce qui peut justifier « notre ras-le-bol ».
« La concertation demeure la voie de raison, la plus apte à favoriser la cohésion, en vue de la constitution de cette direction politique patriotique, à la hauteur de la profonde aspiration du peuple haïtien pour la paix, dans un véritable climat du vivre ensemble ».
Le premier ministre de facto, Ariel Henry se dit révolté par la nouvelle de l’assassinat, le samedi 20 août 2022, de plusieurs personnes par des bandits armés opérant à Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale, Port-au-Prince).
Le gouvernement de facto déclare condamner énergiquement ce crime odieux, tout en présentant ses sympathies aux parents et amis des victimes.
Ariel Henry déclare de nouveau renouveler sa ferme détermination à combattre sans répit l’insécurité.
Les forces de l’ordre ont été instruites, en vue de poursuivre le matraquage des bandits, en vue de les mettre hors d’état de nuire, dit-il. [mff emb rc apr 23/08/2022 14:58]