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Perspective de plus de 17 mille emplois binationaux à la frontière haïtiano-dominicaine

Le projet devrait être entamé en août 2005

Santo Domingo, 17 juil. 05 [AlterPresse] --- Tandis que des secteurs officiels du gouvernement dominicain parlent de « déshaitianiser » les sources d’emplois sur le territoire voisin d’Haïti, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) caresse le projet de construire le plus important complexe touristique à la frontière qui pourrait générer plus de 17 mille emplois binationaux directs et indirects pendant les deux années à venir, a appris AlterPresse.

Le nouveau complexe touristique, d’une capacité de plus de 3 mille 500 chambres, sera établi dans un secteur du Parc National Jaragua, à proximité de la province frontalière Anses-à -Pitres / Pedernales et d’autres Communautés haïtiennes, ont fait savoir Rafaà« l Alburquerque et Félix Jiménez, respectivement titulaires de la vice-présidence et du Ministère du Tourisme dominicains.

« C’est une grande initiative qui aidera à combattre la pauvreté dans les régions abandonnées de ces deux pays », a affirmé Francesco Frangialli, secrétaire général de l’OMT, en visite en République dominicaine en avril 2005.

Soulignant l’importance du projet, établi conjointement entre les gouvernements de la République dominicaine et d’Haïti, Frangialli a indiqué que l’OMT et le Programme des Nations Unies pour le Développement planchent actuellement sur la planification du projet binational.

Malgré les espoirs d’emplois suscités par le développement du projet, le territoire dominicain recevra la plus grande part en investissements, suivant les informations parvenues à AlterPresse à Santo Domingo. L’initiative devra toucher Bahia de Aguilas à Pedernales, frontière commune avec Anse-à -Pitres, dans le Parc National Jaragua du territoire voisin d’Haïti.

« C’est le plus grand projet conjoint dans les Amériques pour combattre la pauvreté, pour l’étude duquel nous avons créé une fondation avec des fonds principalement de la Corée du Sud, et des contributions d’autres pays », a révélé le français Frangialli.

Cependant, on n’a pas révélé jusqu’à présent la quantité de fonds disponibles pour la construction du complexe touristique ni les apports que rendraient les gouvernements dominicains et haïtien. Il n’a pas été établi, non plus, sous quelles modalités fonctionnera l’infrastructure en sol dominicain, ni la participation haïtienne et dominicaine, à l’intérieur de l’apport financier global envisagé pour les gouvernements étrangers.

Le projet commencera au plus tard en août 2005, a affirmé le ministre du Tourisme dominicain, Félix Jiménez, soulignant que les études en cours au sein de l’Organisation Mondiale du Tourisme étaient très avancées.

En matière environnementale, l’oeuvre pourrait être durable.

Les entreprises hôtelières Sol Meliá, Riu et Globalia souhaitent prendre part à des appels d’offres pour la construction d’une série d’hôtels à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. Pour l’instant, on étudie l’impact que causerait dans la zone l’établissement du grand complexe d’oeuvres touristiques à la frontière. L’Organisation Mondiale de Tourisme assume l’étude d’impact environnemental, pour laquelle elle aurait recours aux services de techniciens dominicains, haïtiens et de l’institution elle-même.

Alors que certaines entreprises dominicaines estiment possible une coexistence de la construction des infrastructures envisagées avec la protection du milieu ambiant, beaucoup d’organisations éecologiques considèrent comme très fragile la zone d’implantation de dizaines d’hôtels et d’autres oeuvres dans le Parc National Jaragua.

Une fois élaboré le plan général pour le développement du projet, que l’OMT espère pouvoir conclure en février 2006, le texte sera soumis au secteur privé dans le cadre d’une réunion à laquelle sont attendus des responsables des principales chaînes hôtelières présentes dans l’île, parmi lesquelles figureraient plusieurs Espagnols, comme a expliqué le ministre dominicain du Tourisme Felix Jimenez au cours d’échanges avec la presse espagnole.

Aucune information ne filtre en Haïti sur les perspectives de l’implantation de ce projet touristique binational, d’autant que le territoire voisin de la République Dominicaine, particulièrement la capitale Port-au-Prince, se trouve en proie, depuis janvier 2005, à un regain sans précédent d’actes de banditisme, dont de séquestration, qui ont poussé beaucoup d’investisseurs et d’autres ressortissants nationaux à s’expatrier. [jls rc apr 17/07:05 18:00]