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Crise : L’Oea admet sa culpabilité dans la destruction d’Haïti, interprète le journal américain « The Nation »

Par Marie Farah Fortuné

P-au-P, 11 août 2022 [AlterPresse] --- L’Organisation des États américains (Oea) admet sa culpabilité dans la destruction d’Haïti, avance Amy Wilentz, rédactrice en chef du journal américain « The Nation », se basant sur un communiqué publié, le lundi 8 août 2022, par ladite organisation.

« La tragédie est qu’étant donné l’état, dans lequel la communauté internationale a laissé le pays, la république d’Haïti ne peut tout simplement pas résoudre seule ses problèmes », écrit-elle, dans un article consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

« La crise institutionnelle, que traverse Haïti en ce moment, est le résultat direct des actions, menées par les forces endogènes du pays et par la communauté internationale. Les 20 dernières années de présence de la communauté internationale en Haïti ont représenté l’un des pires et des plus clairs échecs, mis en œuvre et exécutés dans le cadre de toute coopération internationale », a reconnu l’Oea, dans son communiqué du 8 août 2022.

Si jamais un aveu devait conduire à un châtiment sévère, l’Oea devrait reconnaître ses responsabilités dans la situation actuelle en Haïti, estime « The Nation »,

Le journal étasunien qualifie « d’étrange et d’inédit » le document du 8 août 2022, dont les conclusions, malgré « les aveux à pleine gorge », tirent une note amère sur la situation en Haïti.

Seule la communauté internationale peut remédier aux problèmes d’Haïti, parce qu’elle a détruit Haïti, la rendant ingouvernable et sa violence, au-delà de sa capacité « endogène », difficile à s’arrêter, considère « The Nation ».

D’après le bilan de l’Oea, « la société haïtienne est très vulnérable et polarisée. Ses institutions sont faibles, ses organisations sont faibles et il faut tracer la voie vers leur construction à partir de zéro, voire moins que zéro ».

Aux yeux de l’Oea, la sortie de crise en Haïti devrait inclure un dialogue, avec « toutes les forces politiques, qui peuvent éventuellement être réunies », un « processus électoral équitable et transparent » digne de confiance et « un processus institutionnel de sécurité pour le pays », énumère « The Nation ».

Dans son communiqué du 8 août 2022, l’Organisation des États américains se tourne implicitement vers l’ administration étasunienne de Joseph Robinette dit Joe Biden dans sa conclusion, suggérant que tous les membres du Core Group - les tuteurs autoproclamés d’Haïti, composés des ambassadeurs des États-Unis d’Amérique, de France, d’Espagne, du Brésil, d’Allemagne, du Canada et de l’Union européenne, ainsi que des représentants des Nations unies et de l’Oea - disposent des ressources nécessaires pour « payer la facture », afin d’aider Haïti à « sortir de la crise à laquelle elle est confrontée ».

Le document de l’Oea fait quelques bons points, reconnaît le journal américain « The Nation ».

Cependant, il est difficile pour les factions politiques haïtiennes de se rassembler pour des raisons « d’intérêts qui prévalent en Haïti », met en garde « The Nation ».

En Haïti, réagissant à la position de l’Organisation des États américains, de nombreuses voix rappellent combien son secrétaire général, l’Uruguayen Luis Alamgro (Luis Leonardo Almagro Lemes, né le 1ᵉʳ juin 1963), s’est toujours montré partisan de la politique mise en œuvre par le Parti haïtien tèt kale (Phtk), particulièrement quand Jovenel Moïse était à la présidence politique, en supportant toutes ses dérives totalitaires et antidémocratiques, comme la décision unilatérale, anticonstitutionnelle et illégale d’écrire une nouvelle Constitution…[mff emb rc apr 11/08/2022 12:15]