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Criminalité : L’Union européenne et 3 ambassades européennes condamnent les violences des gangs, y compris sexuelles, sur les jeunes en Haïti

P-au-P, 1er août 2022 [AlterPresse] --- La délégation de l’Union Européenne (Ue), les ambassades de l’Allemagne, de l’Espagne et de la France en Haïti dénoncent la perpétration des actes de violences, incluant les actes de violences sexuelles, dont des viols collectifs, sur des adolescentes et adolescents, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, sous l’emprise de gangs armés, dans une note conjointe transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Ce type de violences commises par les gangs armés « entraîne des effets irréparables et irréversibles sur les victimes et globalement sur l’ensemble des communautés locales », soulignent-elles.

Les communautés, qui habitent dans les quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, sont victimes de violations intolérables des libertés fondamentales, déplorent-elles.

Elles appellent à cesser immédiatement ces actes répugnants ainsi que les affrontements armés, pour permettre aux victimes, notamment de Cité Soleil (municipalité populaire au nord de Port-au-Prince), de recevoir les soins d’urgence et l’assistance humanitaire essentielle.

Les autorités haïtiennes sont exhortées à multiplier leurs efforts, en vue de l’arrêt immédiat de ces violations injustifiables des droits humains.

En ce sens, l’Union Européenne, les ambassades d’Allemagne, de l’Espagne et de la France accréditées en Haïti demandent d’intensifier la lutte contre les gangs criminels et de poursuivre en justice tous les auteurs de ces actes, ainsi que les entités et les personnes qui les soutiennent.

Elles expriment leur profonde consternation face à la dégradation constante de la situation des droits humains à Port-au-Prince, où des centaines de morts et de disparus ainsi que des milliers de personnes déplacées ont été enregistrés, ces dernières semaines, dans ces violences armées.

Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh) a publié, ce lundi 1er août 2022, un rapport sur la vague meurtrière de violence, qui a éclaté entre les 24 avril et 16 mai 2022, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Ces violences armées impliquent deux coalitions de gangs, qui s’affrontent pour prendre le contrôle de zones spécifiques des communes de Cité Soleil (au nord), Croix-des-Bouquets et Tabarre (au nord-est de Port-au-Prince).

En moins de trois semaines, au moins 94 habitantes et habitants ont été tués, plus de 120 autres blessés par balles et 12 sont portés disparus. Au moins 96 membres de gangs ont été tués ou blessés. Des dizaines de cas de violences sexuelles ont également été signalés, selon le Binuh.

Dans un récent communiqué, l’Organisation des Nations unies (Onu) avait fait état de plus de 470 personnes mortes, blessées ou portées disparues, dans la commune de Cité Soleil, entre les vendredi 8 et dimanche 17 juillet 2022.

L’Onu a aussi dénoncé de graves violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles, ainsi que des garçons recrutés par des gangs armés. [emb rc apr 1er/08/2022 14:00]