P-au-P., 27 juillet 2022 [AlterPresse] --- Depuis le choc de l’enlèvement, le dimanche 17 juillet 2022, du journaliste Edner Décime, parmi de nombreuses personnes kidnappées en une seule journée, l’équipe d’AlterPresse, dont il fait partie, est dévastée.
L’agence en ligne, tout comme AlterRadio, est depuis lors peu opérationnelle. Dans les douloureuses circonstances que nous vivons, nous ne sommes pas en mesure de continuer à diffuser normalement des informations.
Notre collaborateur était dans une file, devant une station de distribution de produits pétroliers, à Delmas (périphérie nord-est), quand des individus armés l’ont forcé à descendre du véhicule, dans lequel il se trouvait, et l’ont emmené de force. Les ravisseurs sont partis dans un véhicule, muni de sirènes.
Les citoyennes et citoyens se trouvent, de plus en plus, sans recours face à la criminalité et la violence armée, dont une poussée sans précédent jette les familles dans une immense affliction, alors que l’on assiste à l’effondrement de la société.
De janvier à fin juin 2022, l’Organisation des Nations unies (Onu) a recensé 934 meurtres, 684 blessés et 680 enlèvements dans la capitale haïtienne Port-au-Prince. Au début du mois de juillet 2022, plus de 400 personnes ont péri dans le cadre d’affrontements entre gangs à Cité Soleil (municipalité populaire au nord de Port-au-Prince).
Entre des actes d’enlèvements spectaculaires, des assassinats ciblés et des carnages dans plusieurs endroits, depuis quelques jours, les armes ne cessent point de crépiter au Bel Air, quartier surplombant le Champ de Mars (principale place publique dans la capitale), où des tirs nourris sont également entendus.
Une situation de terreur tend à s’installer aussi dans plusieurs villes en province.
La tourmente s’étend inexorablement.
Malgré ce contexte de profonde douleur, de concert avec la famille de notre collaborateur, AlterPresse, comme AlterRadio, attend le retour sain et sauf d’Edner Décime. [apr 27/07/2022 06:00]