Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 15 juil. 2022 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations et institutions critiquent vivement l’indifférence affichée par le gouvernement de facto, par rapport aux violences des gangs armés en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, dans des déclarations dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) qualifie de révoltante la passivité du gouvernement de facto, face au banditisme dans le pays, dans une prise de position en date du jeudi 14 juillet 2022.
Ce gouvernement de facto garantit l’impunité aux bandits, au détriment de sa mission qui est de protéger la vie de la population et de sécuriser le territoire national, dénonce la Pohdh.
La Pohdh exprime de vives préoccupations par rapport à la détérioration du climat de terreur, qui prévaut dans le pays, particulierement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
De son côté, l’Office de la protection du citoyen (Opc) appelle les autorités étatiques à prendre en charge les personnes déplacées internes, suite aux violences des gangs armés, surtout dans la Plaine du Cul-De-Sac.
Entre avril et mai 2022, l’Opc fait état d’au moins 16 mille 828 personnes, qui ont été contraintes d’abandonner leurs domiciles pour trouver un refuge, soit dans des familles d’accueil pour la plupart, soit dans l’un des 14 sites spontanément constitués.
L’Opc déplore le fait qu’aucune disposition concrète n’a été adoptée, afin de garantir la sécurité de la population et de faciliter la reprise normale des activités.
Les communautés dans plusieurs quartiers sont privées d’accès à l’eau potable et à la nourriture depuis le vendredi 8 juillet 2022, lit-on dans un nouveau rapport élaboré par le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) en Haïti, avec la contribution des partenaires humanitaires, sur les affrontements qui ont éclaté, depuis le 7 juillet 2022, entre des gangs armés rivaux, à Cité-Soleil.
Cette guerre a fait au moins 99 décès et 135 blessés, 20 personnes portées disparues, de nombreux cas de viols, selon Ocha, citant les chiffres du Haut-Commissariat aux droits humains.
Plus d’une centaine de maisons ont été détruites et incendiées.
En outre, les gangs empêchent l’entrée des acteurs humanitaires et services d’urgence dans les quartiers affectés par la guerre.
Le document de l’Ocha indique aussi qu’un enfant sur cinq souffre de malnutrition aigüe dans la commune de Cité Soleil, un taux bien au-delà des seuils d’urgence.
Dans une note, Le Bureau de suivi de l’accord de Montana (Bsa) dénonce l’absence de dispositions étatiques pour protéger la vie et les biens de la population, victime d’actes de violences de gangs armés.
Le Bsa condamne le silence, observé par le gouvernement de facto face aux crimes commis contre le peuple de Cité Soleil.
Le Bsa invite la population à rester mobilisée contre la mauvaise gouvernance du pouvoir de facto en place.
« C’est la désolation à Bel Air, Cité Soleil, la Plaine du Cul-de-Sac, Pernier et d’autres zones dans le pays », réagit, dans une note, le Conseil national de transition (Cnt), issu de l’accord de Montana
Le Cnt se dit solidaire de la souffrance du peuple haïtien victime de tirs, de déplacements forcés, de viols et de kidnapping. [emb apr 15/07/2022 15:10]