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Haïti-Crise : Un Comité multisectoriel de médiation dans l’attente des recommandations des protagonistes consultés, autour d’un projet d’entente nationale

Par Marie Farah Fortuné

P-au-P, 1er juil. 2022 [AlterPresse] --- Un Comité multisectoriel dit de médiation, composé de Religions pour la paix, de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (Ccih) et de la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants des universités et institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (Corpuha), a mis fin, le mardi 21 juin 2022, à son processus de consultation avec divers secteurs, après une grande rencontre d’évaluation, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Actuellement, ce comité dit de médiation est dans l’attente des recommandations de divers protagonistes, qu’il a consultés autour d’un projet d’entente nationale.

En ce sens, un document de projet d’entente nationale a été envoyé à tous les participants au dit processus de consultations, à qui est accordé un délai de 72 heures pour soumettre leurs recommandations y relatives, indique le comité dit de médiation.

Ce dernier a présenté ce document de projet d’entente nationale, faisant état de nouvelles propositions venant de plusieurs instances consultées, dans le cadre de son processus de dialogue pour une issue à la crise politique en Haïti.

Ce document de projet d’entente nationale, dont une copie a été consultée par AlterPresse, met l’accent sur la durée de la transition, la gouvernance intérimaire, la Cour de cassation, les élections, la Constitution et l’insécurité.

A partir de ce projet, les signataires de la présente devraient s’accorder à rechercher un équilibre politique au sein du pouvoir exécutif, devant conduire une transition en Haïti, et à renforcer sa légitimité.

« La sécurité est prioritaire. Le gouvernement inclusif est autorisé à utiliser tous les moyens légitimes nécessaires, après consultation du Conseil de surveillance et de suivi pour rétablir la sécurité (Csse) », déclare le comité dit de médiation.

Si le besoin se fait sentir, le gouvernement, après consultation du Csse, pourrait solliciter l’aide technique et logistique des partenaires d’Haïti, pour faire face aux problèmes de l’insécurité, poursuit-il.

Au sujet de la réalisation des élections, les signataires du projet d’entente nationale s’engagent à instituer un Conseil électoral crédible, dans un délai ne dépassant pas huit (8) jours, après la formation d’un gouvernement de consensus, prévu à l’article 3.2 du projet d’entente.

Le Conseil des ministres, sous la présidence du premier ministre, conduira les consultations nécessaires auprès des secteurs représentatifs de la société, en vue de la formation de l’organisme électoral, lit-on dans le document.

« Les membres dudit organisme sont choisis, suivant l’esprit de l’article 289 de la Constitution de 1987. Ledit organisme sera formé de personnalités, désignées par les secteurs identifiés, mais surtout reconnues pour leurs compétences, intégrité, et expériences en matière électorale. »

« Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires, en vue d’apporter un financement adéquat aux partis politiques et aux candidats, qui participeront aux élections », ajoute le document.

Un des objectifs majeurs de ce projet d’entente nationale serait de réaliser des élections libres, honnêtes et démocratiques, pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Haïti.

La durée de la transition y est aussi abordée dans ce projet d’entente nationale.

Les signataires reconnaissent la nécessité de fixer une date limite pour la période de transition politique, qui serait de 24 mois et commencerait à partir de la signature de l’entente.

Par ailleurs, dans une lettre en date du 24 juin 2022, adressée à Magali Comeau Denis du mouvement Montana, le premier ministre de facto, Ariel Henry, a présenté les noms de neuf personnes, qui représenteront l’accord du 11 septembre 2021 dans les prochaines négociations politiques.

Il s’agit de Edmonde Supplice Beauzile et Alix Richard, deux responsables de l’organisation politique Fusion ; Michel André et Marjorie Michel du Secteur démocratique et populaire (Sdp) ; Émile Hérald Charles de MTVAyiti ; Josué Pierre-Louis, secrétaire général de la présidence ; Louis Gérald Gilles, responsable du parti politique Noulha ; Domingue Orgella, responsable d’organisation de la société civile et Génard Joseph, secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées.

Le mercredi 11 mai 2022, sur sa demande, Ariel Henry s’était entretenu avec Magali Comeau Denis du Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021, dit accord de Montana, chez elle, afin de dégager une compréhension commune sur la situation actuelle en Haïti. [mff emb rc apr 1er/07/2022 14:55]