Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 29 juin 2022 [AlterPresse] --- Les signataires de l’accord du 30 août 2021, dit accord de Montana, sont dans une phase de réflexion pour savoir comment aborder le processus de négociations avec le régime de facto en place, fait savoir Delson Cius, secrétaire adjoint du Conseil national de transition (Cnt), dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Delson Cius, un des signataires de l’accord de Montana, a fait part de cette réaction, suite à la mise sur pied, par le premier ministre de facto Ariel Henry, d’une commission composée de 9 membres, pour mener les négociations.
L’important à présent, c’est de voir comment vont débuter les négociations. Les pourparlers doivent prendre en compte les revendications de la population, la nature de la crise, la dimension de la crise, entre autres,, considère le mouvement Montana.
« La création de cette commission est un pas dans le processus pour trouver une solution à la crise. Ce qui ne veut pas dire qu’on va s’en sortir ».
Les signataires de l’accord de Montana ont des valeurs qu’ils vont défendre, dans le processus de négociations, qui sont aussi liées aux demandes sociales et revendications populaires, explique Delson Cius.
La question de la conférence nationale est une nécessité pour poser les vrais problèmes de la nation.
Avant d’engager un processus électoral, il faut trouver un consensus, dans la société, sur des sujets récurrents, comme le caractère bicéphale de l’exécutif, estime le Groupe Montana/Protocole d’entente nationale (Pen).
La lettre du premier ministre de facto, adressée aux signataires de l’accord de Montana, reflète quelque part la vision d’Ariel Henry sur la crise.
Aux yeux du régime de facto en place et de l’équipe de l ;accord du 11 septembre 2021, la meilleure façon de résoudre la crise serait l’organisation d’élections, alors que, dans cette situation de crise, des réformes en profondeur doivent être entreprises pour soulager la souffrance de la population et apporter au moins des solutions durables, relève le mouvement Montana.
« On est dans une crise sociétale, une crise institutionnelle aiguë. Il faut rétablir la confiance de la population, les rapports entre l’état et la société, qui permettront d’organiser des élections libres et crédibles. Sinon, la crise refera surface ».
Les signataires de l’accord de Montana restent confiants qu’ils aboutiront à une solution de la crise, une solution durable, tente de rassurer le secrétaire adjoint du Conseil national de transition (Cnt), Delson Cius.
Dans une lettre en date du 24 juin 2022, adressée à Magali Comeau Denis du groupe Montana, Ariel Henry a présenté les noms de neuf personnes, qui représenteront l’accord du 11 septembre 2021 dans les prochaies négociations politiques.
Il s’agit de Edmonde Supplice Beauzile et Alix Richard, deux responsables de l’organisation politique Fusion ; Michel André et Marjorie Michel du Secteur démocratique et populaire (Sdp) ; Émile Hérald Charles de MTVAyiti ; Josué Pierre-Louis, secrétaire général de la présidence ; Louis Gérald Gilles, responsable du parti politique Noulha ; Domingue Orgella, responsable d’organisation de la société civile et Génard Joseph, secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées.
Le mercredi 11 mai 2022, sur sa demande, Ariel Henry s’était entretenu avec Magali Comeau Denis du Bureau de suivi de l’accord de Montana, chez elle, afin de dégager une compréhension commune sur la situation actuelle en Haïti.
La rencontre du mercredi 11 mai 2022, sollicitée par Ariel Henry, est survenue après que l’ambassadrice et cheffe de la délégation de l’Union européenne (Ue) en Haïti, la Française Sylvie Tabesse, a appelé les protagonistes à s’engager davantage, en vue d’une solution haïtienne à la crise actuelle, à l’occasion de la Fête de l’Europe, le lundi 9 mai 2022. [mff emb rc apr 29 /06/2022 15:15]