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Haïti-France : Des organisations féministes et de droits humains exigent l’annulation d’une conférence-débats de Josué Pierre-Louis à l’Unesco

Par Marlyne Jean

P-au-P, 27 juin 2022 [AlterPresse] --- Une vingtaine d’organisations féministes et de droits humains en Haïti et en France demandent l’annulation d’une conférence-débats, projetée par l’actuel secrétaire général à la présidence, Josué Pierre-Louis, le mardi 28 juin 2022, à Paris (en France), dans les locaux de la délégation permanente d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (Unesco), dans une prise de position transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Ces organisations dénoncent cette conférence-débats, annoncée autour d’un livre de Josué Pierre-Louis, mis en cause pour des agressions sexistes et sexuelles envers des femmes travaillant sous son autorité.

L’Unesco ne peut pas ignorer ces faits reprochés à Josué Pierre Louis, indexé dans des cas répétés de violations des droits des femmes et des droits humains, mettent-elles en garde.

« Les signataires s’insurgent contre la culture de l’impunité et réclament l’annulation de l’activité, visant à donner une grande visibilité à Josué Pierre-Louis. Si ce dernier doit être sous les projecteurs, c’est face à la justice, face à ses victimes », soutiennent ces organisations féministes et de droits humains, dans la prise de position, authentifiée par Lucia Dominique Pascales Solages de l’organisation féministe Nègès Mawon et Rosy Auguste Ducénat du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), également signataires du document.

« L’Unesco, en tant qu’institution visant à assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits humains et des libertés fondamentales pour toutes et tous, ne peut pas ignorer les faits rapportés et s’associer à un individu, tel que Josué Pierre-Louis, indexé dans des cas répétés de violations des droits des femmes et des droits humains », poursuivent-elles.

Les organisations rappellent combien Josué Pierre-Louis, qui a occupé plusieurs hautes fonctions dans le pays, avait été accusé dans divers cas de violences sexistes et sexuelles envers des femmes travaillant sous son autorité.

« Les actes ont été dénoncés auprès des organisations des droits de la personne, mais, par peur de représailles, les victimes se sont abstenues de porter plainte », font-elles remarquer.

Les organisations signataires soulignent, de plus, le cas de violence physique et de viol dénoncé par une victime, une employée du Conseil électoral provisoire, le 26 novembre 2012.

La victime, que les organisations qualifient de « survivante », a été contrainte de retirer sa plainte, le 27 janvier 2013, puis obligée de quitter le pays ainsi que sa famille, après avoir fait l’objet d’intimidations et de menaces, incluant la déclaration du président de la république, Michel Joseph Martelly, considérant sa plainte comme « montage politique ».

« Le 28 janvier (2013), elle a fait une déclaration, dans laquelle elle a réitéré avoir été agressée physiquement et sexuellement par Josué Pierre-Louis et indiqué qu’elle subissait de fortes pressions », rappellent, entre autres, ces organisations féministes et de droits humains. [mj emb rc apr 27/06/2022 14:00]