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Paroles pour un vivant

Par Mehdi Chalmers

Soumis a AlterPresse le 15 juillet 2005

Serais tu donc une menteuse,
Humanité généreuse ?
je t’ai pourtant si souvent pensé
doué du don d’ubiquité.

Tu a paradé au delà du cœur
Des bourreaux du poète...

Humanité, tu habitais pourtant dans sa voix...

J’imagine que dans le ciel
Ton œil vitré,
Et ta parole nomade,
N’ont pu que guider la ballade
Infini des nuages enflammés,

Ce vent que tu aimais
Et qui attend d’être liberté.

Ces piétons eux, démunis
Face à ce calvaire
Hurlent ta douleur face à cet enfer
Qui s’étend vers l’horizon où baigne gisant
Le battement du cœur innocent

La vie vole son du à ceux qui ont
Dévoilé le rouge vif de ses doigts

Mais toi poète, marcheur infatigable des trottoirs
Tu vis les hommes te sourire et tu laissais fleurir
Leur beauté sincère dans tes yeux.

Injustice ! Echo stupide du vivant,
Usurpateur de la dignité,
Absurdité affreuse.
Ta voix Jacques s’est greffé
Sur la marche funèbre des myriades sacrifiés
Chaque jour et chaque nuit.
Mais tu vivais et tu vies pour eux
Comme un pollen fertile,
Tu te battais contre la mort de cette île.

Seul demeure le coma qu’est l’espoir.
Ton sommeil frère, miroir
De notre beauté, Couvera nos rêves
Et notre courage et notre fièvre
Infini de vivre libres.

Mehdi Chalmers
Montreal, 14:25
15 juillet 2005