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Économie : L’Adih et d’autres secteurs appellent à la responsabilité du gouvernement de facto sur la criminalité en Haïti

P-au-P, 20 juin 2022 [AlterPresse] --- L’Association des industries d’Haïti (Adih) et le Secteur dit démocratique et populaire (Sdp) exhortent le gouvernement de facto en place à prendre des dispositions adéquates pour combattre la criminalité des gangs armés, qui continue d’atteindre des proportions de plus en plus alarmantes en Haïti, dans des notes séparées dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

L’Adih demande au gouvernement de facto de rétablir l’ordre et la paix sur le territoire national, livré aux mains de gangs armés.

Elle dénonce l’impuissance de l’État à faire face à la crise socio-politique et économique ainsi qu’à la recrudescence de l’insécurité, qui plonge le pays au fond du gouffre.

Face à cette situation incontrôlable, bon nombre d’entreprises pourvoyeuses d’emplois s’apprêtent à interrompre, de manière définitive, leurs activités, en raison de l’insécurité, alerte l’Adih.

« Le pays entier est victime des actes de kidnapping, qui doivent cesser ! La population a besoin de vaquer en toute quiétude à ses occupations. C’est un droit fondamental dont elle est privée », rappelle-t-elle.

A cette situation, s’ajoute « le dysfonctionnement de la douane, menant à des raretés de produits de première nécessité, occasionnant également des pertes graves, liées à l’impossibilité d’exporter la production nationale.

L’Adih déplore la pénurie constante de carburant, les actes de kidnapping, les vols journaliers des gangs armés.

« Depuis environ un mois, l’Administration générale des douanes (Agd) est perpétuellement en grève, paralysant le cours des activités journalières de nos membres, des importateurs et exportateurs en général ».

L’Association des douaniers haïtiens avait appelé les employés de la douane à observer, à partir du 1er juin 2022, un arrêt de travail, pour exiger la libération de Roosevelt Réjouis, le directeur adjoint de l’Agd, kidnappé le lundi 30 mai 2022.

Enlevés le 9 juin 2022, quatre des cinq employés de la douane, Angéla Sanon, Sabine Bourdeau, Guerline Maddy, Ednice Casalès et Kénold Bien-Aimé, ont recouvré leur liberté contre rançon dans la soirée du mercredi 15 juin 2022.

Kénold Bien-Aimé est toujours entre les mains des ravisseurs.

Par ailleurs, au moins un mort et deux blessés ont été enregistrés, dans l’après-midi du jeudi 16 juin 2022, à Port-au-Prince, dans une attaque armée contre les locaux de l’Autorité portuaire nationale (Apn).

« Il appartient au gouvernement de prendre les mesures adéquates pour combattre efficacement le kidnapping et l’insécurité, qui constituent, aujourd’hui, la principale préoccupation du peuple haïtien », exige, de son côté, le Secteur dit démocratique et populaire (Sdp).

Le Sdp, qui s’est allié au gouvernement de facto, depuis septembre 2021, demande au gouvernement de facto de convoquer un dialogue politique multilatéral, pour engager le débat national concernant la sécurité de la population, la stabilité politique, la justice et la gouvernance du pays.

« Le gouvernement actuel est trop faible pour permettre au pays de traverser les périodes difficiles, qui l’attendent. Le pays a besoin d’un gouvernement pour combattre l’insécurité, le kidnapping, les gangs armés et conduire le processus de normalisation institutionnelle, tels que définis dans l’accord du 11 septembre 2021 », affirme-t-il.

Le Sdp appelle à un front commun « des patriotes » contre l’insécurité et le kidnapping.

Il réclame fermement « le retour urgent du fonctionnement de la justice et de l’État de droit, basé sur le respect des droits de toutes et de tous, conformément au principe de l’égalité des citoyennes et citoyens devant la loi. »

Depuis le vendredi 10 juin 2022, des bandits armés ont attaqué, puis pris possession des locaux, au Bicentenaire, du Palais de justice de Port-au-Prince,où siégeaient 28 juges d’instruction et 18 commissaires de gouvernement et substituts de parquets, selon les informations disponibles, sans compter les greffières et greffiers.

Ces hommes armés ont emporté des ordinateurs, bureaux, chaises, climatiseurs aux bureaux des juges ainsi que 7 véhicules, dont deux appartenant à la Police nationale d’Haïti (Pnh) et les autres aux magistrats, indique l’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl), dans une prise de position, rendue publique le mardi 14 juin 2022.

Au moins trois présumés bandits armés ont été tués par des agents de la Pnh, les samedi 18 et dimanche 19 juin 2022 : l’un à Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), dans la localité de Mawòz, et les deux autres à Miragoâne (à 93 km au sud-ouest de Port-au-Prince), identifiés comme membres du gang 5 segonn, dont Jules François alias Piman chen et Rodrigue André.

Le nommé Junior Ciné, surnommé Bwa kale, a été interpellé à Miragoâne. [mj emb rc apr 20/06/2022 16:05]