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Haïti/États-Unis : Michel Martelly « Sweet Micky » interdit de se produire à Miami

P-au-P., 20 mai 2022 [AlterPresse] --- La police de Miami n’autorisera pas l’ancien président haïtien Michel Martelly, de son nom de scène « Sweet Micky », à se produire, le samedi 21 mai 2022, à Little Haïti, dans le cadre d’un festival de musique, annonce le quotidien américain Miami Herald, consulté par AlterPresse.

La police a invoqué des problèmes de sécurité face à la pression des membres de la communauté qui disent que l’ancien chef d’État (2011-2016) et chanteur controversé devrait être considéré indésirable dans la ville.

Un porte-parole du département de police de Miami a déclaré ,dans la matinée du vendredi 20 mai 2022, qu’un permis pour le festival n’a pas encore été délivré pour des raisons non précisées, mais que tout permis accordé serait révoqué si Martelly figure dans la programmation.

Une dizaine d’organisations et personnalités de la communauté haïtienne de Miami avaient demandé au maire de cette ville, Francis Suarez, de déclarer sans équivoque l’ancien président haïtien persona non grata.

Elles ont adressé, le 13 mai, une lettre au maire, dans laquelle elles déclarent s’opposer fermement à la présence du chanteur et ex chef d’État, qui devait être en tournée à Miami du 18 au 21 mai 2022, selon une copie de la correspondance transmise à AlterPresse.

Un des signataires de la lettre, Tony Jeanthénor, de l’organisation Veye Yo, a exprimé sa satisfaction suite à l’interdiction annoncée par la police.

« C’est un pas dans la bonne direction », déclare-t-il, dans une brève conversation avec un journaliste d’AlterPresse.

A propos d’un rassemblement qui était prévu le 21 mai en face du Centre culturel de Little Haiti, où Martelly devait se produire, Tony Jeanthénor, « nous saurons si nous maintenons ou non la protestation après une rencontre en fin de journée du 20 mai avec les autorités ».

Il souligne que « nous (la communauté haïtienne) ne serons satisfaits que lorsque Martelly sera déclaré persona non grata ».

L’ancien président est une source de colère pour de nombreux Haïtiens. Depuis qu’il a quitté ses fonctions, Martelly fait face à des allégations de corruption, rappelle le Miami Herald. Son parti politique Phtk, qui a gouverné Haïti au cours de la dernière décennie, a été pointé du doigt pour l’escalade de l’instabilité politique et de la violence des gangs dans le pays.

Le journal ajoute qu’un procès intenté par des membres de la diaspora haïtienne devant un tribunal fédéral américain a également accusé Martelly et ses successeurs d’avoir conspiré pour augmenter le prix des appels téléphoniques et des transferts d’argent afin de financer ce que les plaignants prétendent être un programme d’éducation inexistant en Haïti.

En mars 2019, un bal auquel devait prendre part Martelly à Montréal a été annulé.

Des manifestations avaient été annoncées devant le lieu du spectacle par des protestataires qualifiant l’ancien président et chanteur de « misogyne notoire ».

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait auparvant affirmé avoir demandé à Ottawa de refuser l’entrée en sol canadien de l’ancien président haïtien. [apr 20/05/2022 15:30]