La Pastorale universitaire catholique romaine de P-au-P préconise la mobilisation populaire, pour forcer l’État à agir contre la criminalité en Haïti

Par Marlyne Jean

P-au-P, 10 mai 2022 [AlterPresse] --- L’unité de tous les secteurs de la vie nationale forcerait l’État haïtien à apporter une solution au phénomène de la criminalité sans précédent en Haïti, estime la Pastorale universitaire (catholique romaine) de l’archidiocèse de Port-au-Prince, dans une conférence de presse à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

« S’il arrive un jour où chaque citoyenne et citoyen, au sein de la société, se lève et dit non, qu’il ou qu’elle en a ras-le-bol du phénomène de violence, de l’insécurité et de kidnapping, au final, une solution devrait quand même être prise. L’État ne pourra surtout pas rester indifférent, si tout le pays se réunit pour dire non et exprimer sa volonté pour sortir de cette situation », avance le révérend père Frantzy Petit-Homme, directeur de la Pastorale universitaire (catholique romaine) de l’archidiocèse de Port-au-Prince.

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, particulièrement en Plaine du Cul-de-sac, depuis le dimanche 24 avril 2022, le gouvernement de facto en Haïti s’enferme dans un mutisme révoltant pour la population.

Au moins 75 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées, et 68 autres blessées, dans les affrontements violents, entre des gangs rivaux qui ont éclaté depuis le dimanche 24 avril 2022, dans les communes de Croix-des-Bouquets et de Tabarre (municipalités au nord-est de la capitale, Port-au-Prince) et Cité Soleil (municipalité au nord), selon des chiffres fournis par les Nations unies, citant plusieurs sources.

La Pastorale universitaire (catholique romaine) de l’archidiocèse de Port-au-Prince appelle donc à l’unité entre tous les secteurs, pour mettre fin à la criminalité, car aucune manœuvre personnelle (haute clôture des maisons, blindage de voitures, entre autres) n’arrivera à garantir la sécurité d’une personne.

« La plus grosse arme pour lutter contre le phénomène de l’insécurité, c’est l’unité entre les différentes forces et institutions de la société haïtienne, qui peut arriver à éradiquer l’insécurité ».

Dans ce contexte, la Pastorale universitaire catholique romaine de Port-au-Prince annonce la tenue, les samedi 14 et dimanche 15 mai 2022, dans la capitale, du 13e congrès universitaire autour du thème « L’engagement de l’université dans la lutte contre l’insécurité ».

Cette activité devrait rassembler environ 400 universitaires, pour réfléchir sur la situation d’insécurité.

Un atelier de travail sera également organisé.

Quatre sous-thèmes, dont « approche conjoncturelle de la problématique de l’insécurité en Haïti, analyse économique et impact psychologique de l’insécurité, les responsabilités de l’État face à l’insécurité en Haïti, l’engagement universitaire et lutte contre l’insécurité », seront débattus, au cours de ce congrès, par des professeurs haïtiens spécialistes dans le domaine, précise Evens Noël, responsable de la commission intellectuelle de la Pastorale universitaire.

C’est le manque d’espaces de réflexion pour les jeunes, qui a poussé la Pastorale universitaire de Port-au-Prince à vouloir réaliser ce symposium, assure Djenny Alexandra Malvoisin, secrétaire générale de la Pastorale universitaire.

Une partie culturelle est prévue dans le programme, avec des artistes comme Roosevelt Saillant (plus connu sous le nom de BIC) et une troupe de danse « Jeune artiste Dominique Savio » (Jads). [mj emb rc apr 10/05/2022 15:13]