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Médias : L’Ajh appelle à sécuriser les journalistes en Haïti

Par Marlyne Jean

P-au-P, 05 mai 2022 [AlterPresse] --- L’Association des journalistes haïtiens (Ajh) dénonce l’insécurité grandissante, qui constitue un des blocages de la jouissance de la liberté de la presse en Haïti, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

L’Ajh appelle ainsi à des actions, capables de garantir la sécurité des travailleuses et travailleurs de la presse, des médias et de la population en général, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le mardi 3 mai 2022.

Depuis le dimanche 24 avril 2022, des journalistes et des médias sont parmi les otages des affrontements armés entre bandes rivales, dans plusieurs quartiers de la commune de Croix-des-Bouquets, notamment, déplore l’Ajh.

« Certains travailleurs de la presse ont pu se déplacer, par miracle, dans des zones de conflit. Tout se passe sous les regards passifs du gouvernement et du Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn) », critique-t-elle.

Le gouvernement doit prendre en compte ses engagements en faveur de la liberté de la presse, conformément aux différentes résolutions de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu), exige-t-elle

« Des engagements, qui ne se manifesteront pas par de simples souhaits et de vides communiqués ou à coup de tweet ».

« Des journalistes, comme des milliers de citoyennes et citoyens haïtiens, ont fui leurs maisons à Martissant, pour échapper à des affrontements entre gangs armés, qui ont éclaté le 1er juin 2021. Depuis, bon nombre de travailleuses et travailleurs de la presse, habitant dans les communes de Carrefour et de Gressier, sont contraints d’exposer leur vie dans les mornes de Saint Jude et de Tara’s, pour se rendre sur leurs lieux de travail à Port-au-Prince et ses environs ».

L’Ajh en profite pour rappeler la disparition, le 14 mars 2018, du photojournaliste Vladjimir Legagneur, dans le quartier de Gran Ravin (sur les hauteurs de Martissant), banlieue sud de la capitale, et le double assassinat, le jeudi 6 janvier 2022, à Laboule 12 (à l’est de la capitale, Port-au-Prince) des travailleurs de la presse John Wesley Amady et Wilguens Louissaint, tous dans le cadre de leur travail.

Maxihen Lazzare, photojournaliste du média en ligne « Roi des infos », a été tué le mercredi 23 février 2022, lors d’une journée de mobilisation des syndicats des travailleuses et travailleurs du textile, pour exiger un salaire minimum journalier de 1,500.00 gourdes en Haïti (Ndlr : US $ 1.00 = 111.00 gourdes ; 1 euro = 117.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui). [mj emb rc apr 05/05/2022 11:10]