Par Marlyne Jean
P-au-P, 04 mai 2022 [AlterPresse] --- Dénonçant une direction criminelle visant à exterminer Haïti, y compris la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, le Bureau de suivi de l’accord (Bsa) du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’accord de Montana, appelle le gouvernement de facto à assumer ses responsabilités ou à avouer son impuissance à remplir son rôle correctement dans une prise de position, sur la détérioration de la situation sécuritaire sur le territoire national, transmise à l’agence en ligne AlterPresse,
« On dirait qu’il y a un État-major criminel, ayant ses réseaux de gangs partout dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, pour serrer l’étau de la population et la conduire à l’abattoir. On se demande toutes et tous quel est l’objectif pour détruire Haïti de cette façon ».
Le Bsa s’insurge contre le laxisme du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) et du gouvernement de facto face à la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti, notamment à Martissant (dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince, sous contrôle, en toute impunité, de gangs armés, depuis le 1er juin 2021), où les autorités n’ont pris aucune disposition pour protéger la population et combattre la criminalité.
Le Bureau de suivi de l’accord de Montana relève combien la situation empire également dans la zone nord de Port-au-Prince, dans la Plaine du Cul-de-sac, à Cité Soleil, à Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de Port-au-Prince).
Dans ces zones, les bandits armés s’affrontent, font plusieurs victimes et contraignent des centaines de familles à se réfugier ailleurs, sans oublier le phénomène du kidnapping.
« Vous ne pouvez pas prendre un pouvoir depuis 10 mois (Ndlr : depuis le 20 juillet 2021, après un tweet de la communauté internationale), dans les conditions que vous l’avez faites, juste pour devenir complice d’un État-major criminel, qui détruit un pays ainsi », souligne le Bsa.
« Le gouvernement doit arrêter l’insécurité ou reconnaître qu’il n’est pas en mesure de remplir le minimum de rôle et les responsabilités, qui reviennent au pouvoir de l’État dans tous les pays ».
Le Bureau de suivi de l’accord de Montana affirme renouveler sa solidarité et son engagement de travailler avec toutes les actrices et tous les acteurs du pays, qu’il invite à la concertation, pour forcer le gouvernement de facto à mettre fin aux actes de terreur et de criminalité en Haïti. [mj rc apr 04/05/2022 15:02]