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La Copah interpelle la communauté internationale sur la criminalité en Haïti

Par Marie Farah Fortuné

P-au-P, 03 mai 2022 [AlterPresse] --- La Conférence des pasteurs haïtiens (Copah) se dit profondément préoccupée par la détérioration globale en Haïti, dans une lettre ouverte adressée aux membres du Core Group [1] et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

La Copah attire l’attention du Core Group et celle du monde entier « sur les torts quasiment irréparables, qu’ils ont causés à Haïti ».

« Les droits humains les plus élémentaires sont violés systématiquement en Haïti. Les citoyennes et citoyens sont pris en otage. Le pays est transformé en un véritable abattoir humain et un cimetière à ciel ouvert », dénonce la Copah.

« De nombreux massacres sont perpétrés dans le pays, au cours des cinq dernières années. D’honnêtes et paisibles citoyens sont assassinés en plein jour, d’autres sont enlevés contre rançon par de petits monstres sanguinaires, ensauvagés et soutenus par ceux-là que vous soutenez aveuglement ».

La Conférence des pasteurs haïtiens critique la politique de soutien du Core Group aux régimes associés aux gangs armés, qui terrorisent la population.

Le Core Group cautionne « les actes de ceux, qui pactisent avec les gangsters qui violent systématiquement les droits fondamentaux du peuple haïtien », blâme la Copah.

« Vous avez imposé, donc, une dictature des gangs, qui décapitalisent et appauvrissent les masses et les classes moyennes haïtiennes et accentuent la misère ».

Elle indexe ces instances dans la non-réalisation d’élections dans le pays, depuis cinq ans, pour renouveler le personnel politique du pays.

Face à la situation chaotique à laquelle fait face le pays, la Copah invite les membres du Core Group à cesser leur ingérence arrogante dans les affaires internes d’Haïti.

La situation sécuritaire à Martissant, dans la peripherie sud de la capitale, Port-au-Prince, due aux violents affrontements entre gangs armés qui cherchent à étendre leur territoire, ont poussé des milliers d’habitantes et d’habitants à fuir leurs domiciles au début du mois de juin 2021.

Beaucoup de celles et de ceux, qui ont fui ce chaos, ont trouvé refuge au niveau du marché public de vente de poissons et d’autres fruits de mer, de la place publique Fontamara, à l’église de Bizoton et au centre sportif (public) de Carrefour.

Face aux violences meurtrières, entre les gangs armés rivaux 400 Mawozo et Chen mechan, qui se poursuivent notamment dans la Plaine du Cul-de-sac, au nord et au nord-est de la capitale, Port-au-Prince, depuis la nuit du samedi 23 avril 2022, plusieurs familles sont contraintes de fuir leurs maisons, pour se réfugier vers d’autres lieux.

Le mardi 3 mai 2022, la Plaine du Cul-de-sac était au dixième jour du conflit armé entre les gangs 400 Mawozo et Chen mechan, qui paralyse toutes les activités commerciales et scolaires, dans la zone. [mff emb rc apr 03/05/2022 15:23]


[1Le Core Group comprend l’Allemagne, le Brésil, le Canada, l’Espagne, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Union Européenne, le représentant spécial de l’Organisation des États Américains, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies.