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Violences de gangs : L’Opc critique le silence et l’inaction des autorités d’Haïti

Alors que la Plaine du Cul-de-sac (périphérie nord) est assiégée par les gangs, qui s’affrontent depuis plus de huit jours, « pas un message et aucune action tant du gouvernement que du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) », dénonce l’Office de protection du citoyen (Opc), dans un communiqué transmis dans la soirée du 2 mai 2022 à AlterPresse. L’institution exhorte « ce qui en reste de l’État » à « prendre des dispositions rapides et urgentes pour ramener l’ordre et la paix » dans les zones affectées par la guerre des gangs ».

Intégralité du communiqué :

L’Office de la protection du citoyen (Opc), institution nationale et indépendante de promotion et de protection des droits humains, note, depuis le dimanche 24 avril 2022, que la commune de la Croix-des-Bouquets est le théâtre d’affrontements armés entre gangs rivaux pour le contrôle de territoire, particulièrement les quartiers de Bon Repos, Shada, Damien, Santo, et de Butte Boyer. La situation s’est aggravée avec l’implication, le lundi 2 mai 2022, des bandes de la commune de Cité Soleil.

Jusque dans l’après-midi du lundi 2 mai 2022, il était difficile d’avoir un bilan
exact des victimes de cette guerre entre bandes rivales. Cependant, les premières informations ont fait état des dizaines de morts et de blessés au sein de la population civile, de nombreuses maisons incendiées, des centaines de famille déplacées et plusieurs milliers de personnes prises en otage depuis plus de huit jours. La situation est intenable.

À cause de ces affrontements, la circulation est interrompue sur les routes
donnant accès aux nationales # 1 et # 3, bloquant ainsi la communication entre les départements de l’Ouest, de l’Artibonite, du Nord, du Nord-Est, du Nord-Ouest et du Centre. Tout se passe sous les yeux et le grand silence des autorités et institutions chargées d’assurer la sécurité des vies et biens, malgré les appels au secours des habitants des zones en conflits. La population est livrée à elle-même.

Depuis plus de huit jours, pas un message et aucune action tant du
gouvernement que du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn). Des gestes qui prouvent l’incapacité des autorités à réagir, laissant ainsi aux gangs armés de décider de vie et de mort des citoyens.

De pareilles situations sont également constatées, depuis le 1er juin 2021, dans les
quartiers de Martissant, dont les contacts entre Port-au-Prince et les départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grande Anse sont coupés depuis onze mois.

L’Office de la protection du citoyen rappelle qu’il est de la responsabilité de l’État d’assurer la sécurité de la population, de protéger les vies et les biens.

À ce qui en reste de l’État, l’Office de la protection du citoyen l’exhorte à
prendre des dispositions rapides et urgentes, pour ramener l’ordre et la paix dans les communes de la Croix-des-Bouquets, de Cité-Soleil et dans les quartiers de Martissant, afin de permettre à tous les habitants de vaguer librement et sans inquiétude aucune à leurs activités.

Fait à Port-au-Prince, le 2 mai 2022

Renan HEDOUVILLE

Protecteur du Citoyen

Logo : extrait d’une carte de la Protection civile