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Haïti-Environnement : Le Collectif justice mines dénonce l’accaparement des terres paysannes au profit de transnationales

Par Marie Farah Fortuné

P-au-P, 02 mai 2022 [AlterPresse] ---Le Collectif justice mines (Kjm) dénonce la politique de l’État en Haïti, visant à chasser les paysannes et paysans de leurs terres, au profit de compagnies transnationales, dans une note, à l’occasion de la fête du travail et de l’agriculture, le dimanche 1er mai 2022, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Cette politique détruit l’agriculture paysanne et l’environnement du pays, afin de conforter les compagnies transnationales et les « bourgeois » dans leur méga-projets contre la population, condamne le Kjm.

Le Collectif justice mines cite, en exemples, la mise sur pied des zones franches textiles ainsi que l’autorisation d’exploitation des mines.

Le Kjm dénonce aussi toutes propagandes des compagnies transnationales et des autorités « corrompues », faisant croire que l’exploitation des mines serait une activité créatrice d’emplois.

« C’est un mensonge, car les mines à ciel ouvert se font avec de grosses machines. En Haïti, nous n’avons pas de compétences pour manier ces machines ».

« L’exploitation des mines constitue une activité, ayant de gros impacts sur la santé des travailleuses et travailleurs. La majorité des travailleurs dans l’industrie minière souffre de cancers, de problèmes de la peau, de problèmes au niveau des yeux, des reins, de problèmes respiratoires, à cause des produits chimiques utilisés dans cette branche d’activités, comme le mercure, le plomb », met en garde la note.

Beaucoup de pays des Caraïbes et de l’Amérique latine, y compris Haïti, mènent une lutte féroce contre l’État ainsi que contre les compagnies transnationales dans cette branche d’activités, qui voudraient, à des fins lucratives, détruire la vie des gens, des animaux et tout ce qui fait partie de l’environnement, rappelle le Kjm.

Le Collectif justice mines renouvelle son engagement de continuer à informer, former, sensibiliser les citoyennes et citoyens, principalement les communautés ciblées dans le projet d’exploitation des mines métalliques.

Le 6 avril 2022, Global Justice Clinic de la faculté de droit de l’Université de New York et la Solidarite fanm Ayisyèn (Sofa) ont aussi dénoncé l’accaparement des terres en Haïti, qui viole les droits des femmes et aggrave la crise climatique, dans une déclaration.

En 2020, des hommes armés ont violemment expulsé des membres de la Sofa sur les terres, utilisées par la Sofa, à Savane Diane (Saint-Michel de L’attalaye, département de l’Artibonite), pour roder les femmes à des techniques agricoles plus écologiquement durables, rappellent ces organisations, dans cette déclaration soumise au rapporteur spécial des Nations unies.

Le gouvernement haïtien avait, pourtant, accordé à la Sofa des droits d’usage exclusifs sur ces terres, ont-elles avancé, soulignant combien la justice haïtienne reste passive face à la multiplication des accaparements de terres en Haïti.

Le vendredi 29 avril 2022, le gouvernement de facto en Haïti a organisé, au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah), une cérémonie de lancement des activités autour de la fête de l’agriculture et du travail, le 1er mai 2022.

Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a renouvelé sa détermination de continuer à œuvrer en faveur d’une croissance économique durable et de la création d’emplois dans le pays.

Selon le titulaire de facto du Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement durable (Marndr), l’agriculture constitue une potentialité importante dans le développement du pays.

Au cours de son intervention, l’ingénieur agronome Charlot Brédy en a profité pour saluer les efforts des agricultrices et agriculteurs, qui participent dans l’amélioration de la condition alimentaire et nutritionnelle de la population.

Pour sa part, le titulaire de facto du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), Odney Pierre Ricot, considère cette journée comme un moment de réconciliation.

Sans évoquer les actions pertinentes, qu’il aurait posées dans cette perspective, le gouvernement de facto d’Ariel Henry déclare renouveler son engagement à améliorer les conditions de travail des ouvrières et ouvriers, et de veiller aux droits des travailleuses et travailleurs, malgré son mépris des revendications ouvrières en faveur d’un montant de 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 110.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) comme salaire minimum journalier en Haïti. [mff emb rc apr 02/05/2022 16:30]