P-au-P., 13 juillet 05 [AlterPresse] --- Le consulat britannique à Port-au-Prince a suspendu ses opérations publiques en raison de la situation de sécurité.
Pour les demandes de visa et renseignements consulaires, les intéressés sont invités à s’adresser à l’ambassade de la Grande Bretagne en République Dominicaine.
Le service extérieur et le bureau du Commonwealth continuent de déconseiller à leurs ressortissants les voyages en direction d’Haïti.
Dans cet avertissement qu’on peut lire sur internet, les autorités britanniques font état de la détérioration du climat sécuritaire en Haïti. « Les actes de violences et les kidnappings contre rançon, ciblant notamment des étrangers, sont en augmentation. Les enlèvements ont lieu particulièrement à Port-au-Prince », souligne l’avertissement.
Avant la Grande Bretagne, d’autres pays avaient adopté des dispositions presque similaires. Le 28 juin dernier, L’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince avait annoncé la réduction de son personnel. Le communiqué avait également indiqué que les services de visas étaient disponibles uniquement en cas d’urgence médicale et de déplacements pour des études universitaires.
Pour sa part, le Canada avait conseillé à ses citoyens de ne venir en Haïti qu’en cas d’urgence.
Selon une organisation de droits humains, plus d’un millier de personnes sont mortes dans des violences enregistrées à Port-au-Prince depuis le 30 septembre 2004, date du déclenchement de l’opération Bagdad par des partisans armés de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, actuellement en exil en Afrique du Sud.
La montée de l’insécurité a valu de fortes critiques à l’endroit de la Mission de stabilisation des Nations unies (MINUSTAH) déployée en Haïti il y a plus d’un an.
Un haut responsable ONUsien a justifié le 6 juin dernier l’apparente passivité de la MINUSTAH à l’égard des groupes armés semant la violence dans le pays par le fait que la mission était placée jusqu’ici sous le chapitre 6 de la charte des Nations unies qui la confinait dans une posture de défense. Le passage de la mission sous le mandat 7 depuis l’adoption de la résolution 1608 lui a conféré une mission plus offensive que par le passé, a ajouté le diplomate. « Nous sommes décidés à finir avec les gangs armés avant la période électorale », a renchéri ce responsable.
Pour sa part, le Premier ministre Gérard Latortue a récemment promis que le mois de juillet 2005 serait le dernier mois où le peuple haïtien aurait à vivre l’insécurité telle qu’il la connaît actuellement. [vs apr 13/07/05 14:05]