Español English French Kwéyol

Haiti : 48 heures après, le journaliste Jacques Roche toujours séquestré

Reporters sans frontières dénonce une insécurité alarmante

Communiqué de RSF

Soumis à AlterPresse le 13 juillet 2005

Reporters sans frontières est très préoccupée par la situation de Jacques Roche, chef du service culture du quotidien Le Matin, enlevé le 10 juillet à Port-au-Prince. Ses ravisseurs menacent de le tuer si une rançon de 250 000 dollars ne leur est pas versée.

« L’aggravation de l’insécurité en Haïti prend des proportions alarmantes. Si l’enlèvement de Jacques Roche ne semble pas directement lié à sa qualité de journaliste, la presse fait partie des secteurs les plus exposés à ce climat de terreur et de violence. Nous espérons que le récent renforcement des effectifs de la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) parviendra à endiguer cette situation. Cet objectif suppose également le concours du pouvoir politique. Nous supplions, enfin, les auteurs du rapt de Jacques Roche de le relâcher immédiatement et sans condition », a déclaré Reporters sans frontières.

Responsable de la rubrique culture du quotidien Le Matin et animateur d’une émission sur une chaîne locale, Jacques Roche a été enlevé, le matin du 10 juillet, alors qu’il circulait en voiture dans le quartier de Nazon à Port-au-Prince. Les ravisseurs ont fait savoir à la famille du journaliste qu’ils le relâcheraient moyennant la somme de 250 000 dollars, faute de quoi ils le tueraient. Au cours de la conversation, Jacques Roche a signalé qu’il avait été frappé.

Haïti est en proie à une vague d’insécurité sans précédent depuis septembre dernier. Selon l’agence Associated press, plus de 700 personnes ont été tuées dont 40 policiers. Ces crimes sont bien souvent le fait des milices armées Fanmi Lavalas, fidèles à l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, déchu en février 2004.

Présentatrice du magazine hebdomadaire « Métropolis » à Radio Métropole, obligée de quitter le pays le 16 juin après avoir été menacée de rapt, Nancy Roc a récemment confié à Reporters sans frontières que 6 à 10 enlèvements ont lieu quotidiennement à Port-au-Prince. Le 11 juin, Richard Widmaier, directeur de Radio Métropole, a échappé de peu à une tentative de rapt.