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Haïti-Justice : Le Caddho appelle à la poursuite du dialogue institutionnel, pour une levée rapide de la grève des greffiers

Par Marlyne Jean

P-au-P, 18 avril 2022 [AlterPresse] --- Le Collectif des avocats pour la défense des droits humains (Caddho) appelle les autorités de facto à discuter avec les greffières et greffiers, pour une levée rapide de la grève entamée depuis le mardi 12 avril 2022, dans les 18 juridictions en Haïti, en conférence de presse, ce lundi 18 avril 2022, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Les greffiers ont de nouveau lancé, le mardi 12 avril 2022, une grève illimitée dans tous les tribunaux en Haïti, pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Les greffiers demandent de mettre en application l’accord du 3 novembre 2017, conclu entre le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), l’Association nationale des greffiers haïtiens (Anagh) et le Syndicat des greffiers d’Haïti.

A travers cet accord, le Mjsp avait promis de doter les greffières et greffiers d’un statut particulier, d’augmenter leurs traitements et de leur fournir une carte de débit avec des frais acceptables, entre autres.

Me. Arnel Rémy, porte-parole du Caddho, attire l’attention des autorités concernées sur l’urgence de dialoguer et de continuer à dialoguer pour une levée rapide de la grève illimitée des greffiers.

Ces paralysies du système judiciaire entraînent de grandes conséquences sur les cas des prisonnières et prisonniers en attente d’une décision de justice, déplore le Caddho.

Cette situation alimente les violations des droits humains ainsi qu’une augmentation de la population carcérale, entre autres.

En plus des mauvaises conditions de travail au niveau du tribunal de paix de la section Sud de Port-au-Prince, le Caddho dénonce les maigres ressources financières, allouées au système judiciaire global, à l’origine des grèves à répétition.

Dans une note, l’Association nationale des greffiers haïtiens affirme être contrainte de maintenir le mot d’ordre de grève illimitée des greffières et greffiers, jusqu’à ce que des avancées réelles soient constatées dans les pourparlers engagés.

Une semaine après le lancement de ce mouvement, aucune réponse concrète n’a été donnée par le le gouvernement de facto, dont le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), aux revendications des greffiers et des commis parquetiers de la république, relève l’Anagh.

Par ailleurs, le Collectif des avocats pour la défense des droits humains appelle à la mobilisation citoyenne, pour anticiper une aggravation de la cherté de la vie, qui s’annonce dans les jours à venir, signalant une montée des prix des produits de première nécessité sur le marché national.

« Si le prix de l’essence augmente à nouveau, les habitantes et habitants dans les quartiers populaires ne pourront plus manger, dans un pays où environ 4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire », souligne le Caddho, critiquant l’absence de mesures de la part des autorités pour faire face à la situation.

En avril 2008, Haïti a connu une sérieuse crise alimentaire, appelée grangou kloròks, qui a conduit à des émeutes dans plusieurs villes. [mj emb rc apr 18/04/2022 15:10]