Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 13 avril 2022 [AlterPresse] --- La grève illimitée des greffiers, qui a débuté depuis le mardi 12 avril 2022, se poursuit dans les tribunaux du pays, en dépit d’une rencontre avec le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), indique à AlterPresse/AlterRadio le président de l’Association nationale des greffiers haïtiens (Anagh), Martin Ainé.
« La première journée a été une réussite, même si nous déplorons un incident survenu dans le tribunal de paix de Ouanaminthe (département du Nord-Est), où un agent de la Brigade de surveillance des aires protégées (Bsap), Exavier Lucien, a agressé plusieurs greffiers », dénonce l’AAnagh.
L’Anagh informe avoir rencontré en vain, le mardi 12 avril 2022, les autorités du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp).
« Les greffiers ne mettront pas fin à la grève, si leurs revendications ne sont pas satisfaites », insiste Martin Ainé.
Mettre en application l’accord de 2017 et 2019, octroyer la carte de débit aux greffiers, augmenter leurs niveaux de traitements sont parmi les revendications des greffières et greffiers.
Tout en exprimant sa solidarité avec le mouvement de protestations des greffiers, le Collectif des avocates et avocats pour la défense des droits humains (Caddho) demande aux autorités concernées de prendre les dispositions nécessaires, pour permettre rapidement la levée de la grève.
Les revendications des greffiers sont justes et fondées, estime Arnel Rémy du Caddoh, interrogé par AlterRadio/AlterPresse.
Toutefois, le Caddoh dit reconnaître l’impact négatif de la grève des greffiers sur le fonctionnement de tout le système judiciaire en Haïti.
Cette situation risque de pénaliser les justiciables et contribuer à la montée du phénomène de détention préventive prolongée, déjà critique dans le pays, prévient Arnel Rémy.
« Le greffier, c’est la plume du juge. Aucun siège ne peut être pris sans un greffier. Aucun constat ne peut se faire sans les greffiers. Ils ont un rôle important dans le fonctionnement du système judiciaire », affirme-t-il.
Dans une correspondance, adressée le mercredi 6 avril 2022 au titulaire de facto du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), l’Anagh a critiqué une absence de volonté du Mjsp à satisfaire, même en partie, les différentes revendications des greffières et greffiers, après plusieurs rencontres effectuées en vain. [mff emb rc apr 13/04/2022 15:10]