Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 12 avril 2022 [AlterPresse] --- Les démarches de médiation du gouvernement de facto, en vue de trouver une solution à la crise politique, constitueraient un projet mort-né, estime l’ancien député, Jean-Robert Bossé, qui intervenait à l’émission Tichèzba sur AlterRadio 106.1 F.m.
Jean-Robert Bossé critique le chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, qui choisirait de fixer les règles du jeu, alors qu’il fait partie du problème.
« Un comité de médiation doit être accepté par les deux parties concernées. Celles-ci doivent valider la démarche avec un accord-clé, stipulant qu’elles se sont engagées à respecter les résultats, qui sortiraient de cette médiation », déclare Bossé.
Toutefois, si quelqu’un ou un groupe accepte de faire partie d’une commission de médiation, nommée par Ariel Henry, sans savoir si les autres parties sont d’accord, aucun résultat ne sera possible, prévient l’ancien député d’Aquin (département du Sud).
Ariel Henry n’a aucun crédit ni aucune légitimité pour dire ce qui doit se faire dans une entente, exprime-t-il.
Un comité de médiation tripartite aurait été formé par la Conférence des recteurs et présidents des universités d’Haïti (Corpuha), le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, ainsi que deux chefs religieux, avait informé l’ambassadeur d’Haïti à Washington, Bocchit Edmond, dans un mémorandum adressé aux membres du parlement américain.
Ce comité s’engagerait à trouver un accord entre le gouvernement de facto d’Ariel Henry et le groupe Montana, issu de l’accord du 30 août 2021, appelé accord de Montana, selon Bocchit Edmond.
Ce comité de médiation a été mis en place par le gouvernement de facto, sans avoir consulté tous les autres protagonistes impliqués dans la crise.
D’autres personnalités crédibles et honnêtes doivent faire partie de ce comité pour être équilibré, avaient-ils suggéré.
Accompagnée du chargé d’affaires américain Kenneth Merten, la sous-secrétaire d’État adjointe américaine au bureau des affaires de l’hémisphère occidental, Barbara Feinstein a rencontré, le mercredi 6 avril 2022, les membres du Bureau de suivi de l’accord (Bsa) de Montana sur la crise politique en Haïti.
Les discussions ont porté également sur des conditions à établir, pour une reprise du dialogue, des négociations fiables et viables, entre autres, entre les membres du Bsa et le chef du gouvernement de facto. [mff emb rc apr 12 /04/2022 15:46]
Photo : Capture d’écran