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3 avril 2022, journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes

Droits humains : Plusieurs militantes et militants dénoncent la complicité de l’État avec les bandits armés en Haïti

Par Marie Farah Fortuné

P-au-P, 04 avril 2022 [AlterPresse] --- Les autorités de l’État en Haïti se montrent complices des bandits armés, qui sèment la terreur, en toute impunité, depuis plusieurs mois sur le territoire national, ont dénoncé plusieurs manifestantes et manifestants, lors d’un rassemblement, le dimanche 3 avril 2022, à l’occasion du 36e anniversaire de la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Ce rassemblement, qui a eu lieu au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, avait pour objectif d’exiger le respect des droits des femmes en Haïti.

A l’occasion, les manifestantes et manifestants ont également fustigé le manque d’accès des femmes à la santé, la complicité de l’État avec les patrons des usines, qui exploitent à outrance les ouvrières.

Fòk fanm sispann mouri nan akouchman akoz lopital ki pa ekipe. 1500 goud kòm salè minimom, konbyen Sandra René ki pou mouri ankò, pou patwon yo peye asirans Ofatma a, pouvait-on lire sur les pancartes de revendications.

Enceinte de six mois, Sandra René est décédée en 2020, parce quelle n’arrivait pas à trouver 70 milles gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 105.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) réclamées par un centre hospitalier, afin de lui donner les soins appropriés que nécessitait son cas.

Pourtant, des prélèvements ont été régulièrement effectués sur son salaire pour une assurance à l’Office d’assurance accidents du travail, maladie et maternité (Ofatma).

Les femmes protestataires, lors du rassemblement du dimanche 3 avril 2022, ont signalé le manque d’accompagnement des ouvrières, par des patrons d’usines, alors que des prélèvements sont opérés régulièrement sur leurs salaires pour une assurance à l’Ofatma.

Les patrons font des prélèvements sur les salaires des ouvrières et ouvriers pour une « assurance santé », sans pour autant verser cet argent à l’Ofatma, contrairement à ce qui est stipulé dans le code du travail, déplorent-elles.

Beaucoup d’ouvrières, travaillant dans la branche textile, ont profité du rassemblement du dimanche 3 avril 2022 pour condamner les agressions physiques, verbales, morales, sexuelles, que des hommes leur font subir.

« Chaque 15 du mois, ou chaque mois, les patrons prélèvent 1,500.00 - 2,000.00 gourdes sur chaque employé, afin de payer l’Office national d’assurance-vieillesse (Ona). Pourtant, ces mêmes employés n’arrivent pas à faire des prêts à l’Ona », regrette l’une des ouvrières.

Ceux, qui doivent assurer le suivi, harcèlent les femmes, en voulant coucher avec elles, souligne-t—elle.

Le rassemblement du dimanche 3 avril 2022 à Port-au-Prince est une initiative de plusieurs organisations féministes et syndicales, dont l’organisation féministe Dantò, la branche des femmes de la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (Cnoha) et celle du parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin kan pèp la). [mff emb rc apr 04/04/2022 15:00]