Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 04 avril 2022 [AlterPresse] --- L’organisation Médecins sans frontières (Msf) annonce une suspension temporaire de ses activités, dans son centre d’urgence à Drouillard, non loin de la grande agglomération de Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale), à cause des violences qui y règnent, indique une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le chef de mission de Msf en Haïti, Thierry Goffeau, condamne toutes les formes d’entraves et de violences exercées contre les secours médicaux, les patientes et patients, et les membres du personnel de l’institution.
Ouvert depuis 2011, le centre de Drouillard de Msf apportait des soins d’urgence et de stabilisation, avec possibilité d’observation pour les cas pédiatriques.
« Le centre restera fermé, tant que les conditions de sécurité ne sont pas garanties, pour permettre un accès impartial aux soins et assurer le respect de la neutralité des établissements de santé », souligne l’organisation Msf, qui travaille en Haïti depuis 1991.
En février 2021, l’organisation Médecins sans frontières avait transféré les services aux victimes de brûlures graves, offerts au centre de Drouillard (non loin de Cité Soleil) vers l’hôpital de Tabarre (l’une des municipalités au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), à la suite d’une vague de violences.
Au début du mois d’août 2021, l’organisation Médecins sans frontières avait suspendu définitivement ses activités, dans le quartier de Martissant, dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince, à cause du climat de terreur entretenue, depuis le mardi 1er juin 2021, par les gangs armés.
Préalablement, elle avait suspendu ses activités dans la zone pour une semaine, du lundi 28 juin au lundi 5 juillet 2021.
131 personnes ont été tuées, de janvier à mars 2022, dans les actes de violences enregistrées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, d’après la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap).
Lors de sa participation à une émission spéciale, organisée le dimanche 3 avril 2022, par l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), la directrice exécutive de la Ce-Jilap, Jocelyne Colas, a dénoncé le manque de volonté politique des autorités étatiques, pour résoudre le problème de l’insécurité dans le pays. [emb rc apr 04/04/2022 15:15]