Par Marlyne Jean
P-au-P, 1er avril 2022 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations féministes et syndicales, dont l’organisation féministe Dantò, la branche des femmes de la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (Cnoha) et celle du parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin kan pèp la) organisent, ce dimanche 3 avril 2022, un sit-in au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, pour exiger le respect des droits des femmes, à l’occasion de la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes.
« Nous voulons toujours garder cette date dans la mémoire collective haïtienne, pour que les femmes continuent de dénoncer toutes les formes de violences qu’elles subissent dans la société », indique Islenda Micherline Aduel, membre de la branche des femmes du parti politique Rasin kan pèp la, en conférence de presse, ce vendredi 1er avril 2022, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Elle invite les femmes à continuer de dénoncer les violences systématiques contre les femmes, comme les harcèlements, les viols, les bastonnades.
Les femmes sont aussi encouragées à lutter pour établir un pouvoir « populaire », qui devra prendre en compte les revendications des femmes.
« Non à ce modèle de gouvernance dans le pays, qui se transforme en un État terroriste, qui se sert des gangs pour créer la panique au sein de la population. Les petites marchandes et les femmes des quartiers populaires en ont assez de braver les balles des bandits pour vaquer à leurs occupations », s’indigne Rose Myrtha Louis, membre de la Cnoha.
Après la chute du régime dictatorial des Duvalier, la ligue féminine d’action sociale avait organisé, le 3 avril 1986, une grande manifestation, qui avait réuni des milliers de manifestantes et de manifestants, en vue de dénoncer les violations des droits des femmes à l’époque.
36 ans après, les femmes constatent que les mêmes problèmes, qu’elles dénonçaient le 3 avril 1986, sont toujours présents, bien qu’il y ait certaines avancées, souligne Christella Casimir, membre de l’organisation féministe Dantò.
L’organisation féministe Dantò critique le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies), qui prétend défendre les droits des femmes, mais donne son appui à un gouvernement de facto, qui participe aux massacres, viols et kidnapping des femmes en Haïti. [mj emb rc apr 1er/04/2022 15:45]