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Haïti-Politique : Malgré la grogne de divers secteurs, Ariel Henry voudrait apporter des correctifs à la Constitution de 1987

P-au-P, 31 mars 2022 [AlterPresse] --- Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a réaffirmé son souci d’apporter des correctifs à « la charte fondamentale (la Constitution haïtienne de 1987) pour un fonctionnement harmonieux et efficace des pouvoirs publics au service des citoyens », avant des élections, pour la tenue desquelles il n’est pas mandaté, souligne-t-il, dans un message, à l’occasion du 35e anniversaire, le mardi 29 mars 2022, de la Constitution, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Cette question aurait fait l’unanimité au sein des secteurs et des acteurs de la vie nationale, consultés, déclare-t-il, alléguant leur implication dans le choix d’éventuelles modifications à introduire.

Le gouvernement de facto a annoncé, pour cette année 2022, la formation d’une Assemblée nationale constituante, selon les prescrits de l’accord du 11 septembre 2021, qu’il a signé avec différentes organisations politiques, pour travailler sur une réforme constitutionnelle.

« Ariel Henry n’a ni titre ni qualité pour changer la Constitution haïtienne de 1987 », a dénoncé la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).

Tout changement de la Constitution, « s’il s’avère nécessaire », doit passer par un large consensus entre tous les acteurs et doit pouvoir apporter des solutions à la crise sociopolitique du pays, a ajouté la Pohdh.

Sans signaler les manœuvres de différents gouvernements, qui ont refusé d’appliquer les prescrits de la Constitution du 29 mars 1987, en rendant dysfonctionnelles les institutions prévues, le premier ministre de facto déplore le fait que le pays n’ait pas su profiter de la période post-dictature pour consolider ses institutions, pour ancrer la démocratie et le respect de la règle de droit dans sa culture et sa pratique.

« En ce 29 mars (2022), nous devons hélas admettre que toutes nos institutions sont dysfonctionnelles ».

Comme les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête d’Haïti, Ariel Henry, devenu chef d’un gouvernement de facto, le 20 juillet 2021, suite à un tweet de la ccommunauté internationale, appelle toutes celles et tous ceux qui se disent démocrates à s’unir, pour permettre au pays de reprendre, dans un meilleur délai, le fonctionnement normal des institutions.

« Le temps n’est plus aux querelles pour le contrôle de la période intérimaire », lâche-t-il.

La mise en place d’une nouvelle Constitution, prônée par le premier ministre de facto, Ariel Henry, constitue une démarche de l’équipe tèt kale, afin de saboter la démocratie dans le pays, estime le Conseil national de transition (Cnt), issu de l’accord du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’accord de Montana.

La volonté, affichée par les dirigeants de facto de changer la Constitution haïtienne, s’inscrit dans une logique de mise en place d’un régime dictatorial, a averti, pour sa part, l’historien haïtien Georges Michel, l’un des membres de l’Assemblée Constituante qui rédigea la Constitution du 29 mars 1987.

Plusieurs milliers de personnes ont gagné les rues, le mardi 29 mars 2022, dans la capitale Port-au-Prince ainsi que dans les villes des Cayes (Sud), des Gonaïves (Artibonite / Nord) et de Jacmel (Sud-Est) pour exprimer leur ras-le-bol contre la criminalité, dont les actes de kidnapping en Haïti. [mj emb rc apr 31/03/2022 11:30]