Par Marlyne Jean
P-au-P, 18 mars 2022 [AlterPresse] --- Deux anciens directeurs généraux du Conseil national des télécommunications (Conatel), dont Léon Jean-Marie Guillaume (juin 2013 - mars 2016) et Jean Marie Altéma (avril 2016 - mai 2017) seraient impliqués dans des actes de détournement de fonds publics à travers le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), révèle un rapport de l’organisation des droits humains Fondasyon je klere (Fjkl), dont a pris connaissance AlterPresse.
Un audit d’une commission de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) de la gestion de Léon Jean-Marie Guillaume a révélé, « dans sa déclaration d’abondance, un cas flagrant s’assimilant au détournement des fonds du Psugo », affirme la Fjkl.
Après avoir mis l’affaire en continuation sine die, pour permettre au collège de jugement d’examiner ces révélations, le président du collège s’est déporté de l’audition de l’affaire.
« Et depuis, de report en report, l’affaire n’a pas pu être entendue jusqu’à date », déplore l’organisation des droits humains Fondasyon je klere.
Quant à l’audit sur la gestion de Jean Marie Altéma, allant d’avril 2016 à mai 2017, il est fait état d’un « brigandage financier », d’ « acte de complicité, sur lequel la justice pénale devrait enquêter » à travers les dépenses faites, dans le cadre du programme Psugo.
Des irrégularités graves, dont l’absence de Proforma au niveau de certaines dépenses engagées et de pièces justificatives pour des dépenses importantes, ont été relevées, selon la Fjkl.
La Fondasyon je klere mentionne le cas d’un contrat, signé gré-à-gré avec Bitek international Inc, alors que le montant de l’appel d’offre (11,600,000.00 $ US) dépassait le seuil du marché de gré à gré.
De plus, ce contrat a été passé sans l’autorisation de la Commission nationale des marchés publics (Cnmp) et sans avis de la Cscca.
La Fjkl cite « certains projets sans planification et pour l’exécution desquels aucun rapport de gestion n’a été fourni ».
Elle appelle, alors, la Cour des comptes à trancher sur ce dossier, qui a trop duré, et dit espérer que ses décisions sur ce dossier constitueront le point de départ d’un procès plus large sur la question par les tribunaux de droit commun.
L’organisation de droits humains Fjkl affirme « épouser » la position de l’auditorat dans ses conclusions préjudicielles. Car, dit-elle, il y a effectivement, dans l’espèce, un cas de détournement de fonds publics, qui doit être réprimé, soutient-elle.
De son côté, Jean Marie Altéma, qui qualifie, dans la presse, ces allégations de fausses et mensongères à son égard, se dit très touché par les informations reliées par l’organisation, à travers lesquelles il relève de nombreuses incohérences.
L’ancien directeur général, soupçonné de corruption, accorde « trois jours francs à Marie Yolène Gilles, (Directrice de la Fondasyon je klere) pour qu’elle s’excuse. Dans le cas contraire, il a annoncé qu’il fera appel à la justice.
Jean Marie Altéma déclare attendre une décision, en sa faveur, de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, sur le dossier impliquant le Conseil national des télécommunications. [mj emb rc apr 18/03/2022 16:40]