Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 16 mars 2022 [AlterPresse] --- L’Association professionnelle d’écoles privées (Apep) lance un cri d’indignation, face au climat actuel de criminalité qui devient insoutenable en Haïti, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« Les enlèvements se multiplient, les familles sont ruinées, les salles de classe de plus en plus désertes, les usines ferment », déplore l’Apep, très inquiète et indignée devant l’ « anarchie », qui règne, chaque jour, dans les rues.
L’Apep encourage la population à la concertation et à la mobilisation générale contre la violence gratuite des différents groupes armés, qu’elle invite à baisser les armes.
Elle appelle la communauté internationale à passer de la parole aux actes, dans sa volonté affichée d’aider Haïti à faire face à cette catastrophe sécuritaire.
« L’heure est à l’apaisement et à la réconciliation. Nous leur demandons une trêve, pour voir ensemble comment nous pourrions arrêter cette descente aux enfers collective, dans laquelle nous sommes tous perdants », lit-on dans la note.
L’Association professionnelle d’écoles privées invite l’ensemble de la société civile ainsi que les différentes associations scolaires à se joindre à elle et à se concerter, en vue de trouver des réponses appropriées et efficaces à cette situation de terreur.
Elle demande à toutes et à tous de s’associer avec elle pour demander une trêve et une concertation générale, pour fixer ensemble des objectifs clairs et précis pour un avenir sécuritaire et prospère pour tous les enfants de la patrie.
Du jeudi 17 au dimanche 20 mars 2022, l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (Apch) appelle à une grève des transports en commun, dans le Sud d’Haïti, contre la criminalité.
Cette grève de 4 jours des transports publics a pour objectif principal de forcer l’État à prendre des dispositions institutionnelles pertinentes, pour assurer la sécurité des transporteurs, passagères et passagers souvent victimes d’actes de banditisme sur les routes en Haïti.
Ce mouvement de grève fait suite à un nouveau détournement, le 14 mars 2022, de 7 véhicules de transports publics (4 autobus et 3 minibus) assurant le trajet Jacmel (Sud-Est)/Port-au-Prince, par des bandits lourdement armés, au niveau de Martissant (dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), sous contrôle, en toute impunité, des gangs armés, depuis le 1er juin 2021.
Les gangs armés continuent de perpétrer, en toute impunité, de multiples actes de kidnapping, ces dernières semaines, en Haïti, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Enlevé dans sa clinique à Port-au-Prince, le mercredi 2 mars 2022, le Dr. Pierre Boncy a été libéré contre rançon, le mardi 15 mars 2022, après 13 jours de séquestration.
Kidnappé le même jour, dans sa clinique, le docteur Michel D’Alexis est toujours entre les mains de ses ravisseurs armés.
Parallèlement, l’Association médicale haïtienne (Amh) a appelé toutes les cliniques et tous les hôpitaux privés à suspendre les services de santé, du lundi 14 au mercredi 16 mars 2022, en protestation contre tous les actes de kidnapping, dont l’enlèvement des médecins Pierre Boncy et Michel d’Alexis.
Dans une interview à l’agence en ligne AlterPresse, le Collectif du 4 Décembre 2013 appelle la population à participer à une grande manifestation, prévue le mardi 29 mars 2022 (35e anniversaire de la Constitution du 29 mars 1987), contre le kidnapping en Haïti.
112 personnes sont mortes dans des actes de violences enregistrées, au cours du mois de février 2022, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, indique, à AlterPresse, la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap).
Pour le mois de mars 2022 en cours, 23 personnes décédées, dont la moitié par balles, ont été également dénombrées par la Ce-Jilap, qui critique l’indifférence affichée par les autorités au pouvoir face à ce climat de terreur. [mff emb rc apr 16 /03/2022 15:35]