Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 14 mars 2022 [AlterPresse] --- Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) signale une dégradation accélérée des conditions de vie de la population en Haïti, dans un rapport transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Depuis l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, les prix des produits essentiels à la consommation ont considérablement augmenté, compliquant davantage la situation socio-économique précaire des couches les plus vulnérables.
Le Cardh souligne combien la crise du carburant à l’échelle internationale risque de provoquer un deuxième choc économique en Haïti.
A partir de ce mois de mars 2022, 4,6 millions de personnes seront en insécurité alimentaire dans le pays, a alerté la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).
En mars 2021, 4,4 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens étaient en insécurité alimentaire, dont 217,000 enfants souffrant de malnutrition aiguë, rappelle le Cardh.
2 millions 95 mille dont 1,2 million d’enfants et 400 mille femmes enceintes et adolescentes avaient besoin de soins de santé d’urgence.
Cette insécurité est en progression à un rythme préoccupant : 1,3 millions en 2017 ; 2,6 millions en décembre 2018 (près de 50 % en milieu rural) ; 3.,7 millions en novembre 2019, 4,1 millions en mars 2020, souligne le Cardh.
L’Indice général des prix à la consommation (Ipc) se chiffrait à 197.5 en novembre 2021 contre 188.7 en octobre 2021, soit des variations mensuelles et annuelles de 4.7 % et de 24.6 %, contre respectivement 4.6 % et 19.7 % auparavant.
Cette progression des prix observée s’explique, en partie, par la « hausse des cours mondiaux avec des effets induits sur les prix des principaux produits de consommation des ménages », lit-on dans le rapport.
Les produits, qui ont surtout influencé le glissement annuel de l’Indice des prix à la consommation (Ipc), sont les produits de consommation courante, dont le riz (en moyenne 44.9 %), les viandes (en moyenne 28.8 %), le lait en poudre (en moyenne 31.3 %), l’huile comestible (58.9 %), le citron (36.6 %), les bananes (en moyenne 32.5 %), les pois (en moyenne 25.4 %) et le sucre (en moyenne 30.2 %).
Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains mentionne aussi les articles d’habillement et de chaussures, dont la robe (33.1 %), la chemise (24.9 %), les pantalons pour homme (25.8 %), les souliers et tennis (34.1 %) et sandales (26.1 %) ; les meubles, dont les articles de ménage et entretien courant du foyer, la salle à manger (48.8 %), lits (47.9 %) et matelas (41.1 %), entre autres. [mff emb rc 14/03/2022 15:50]