P-au-P, 09 mars 2022 [AlterPresse] --- L’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) condamne « le rançonnement quotidien des marchandes dans les marchés publics », supposément placés sous le contrôle des municipalités en Haïti.
La Fondasyon je klere signale des violences physiques, exercées, en toute impunité, par des agents municipaux sur plusieurs femmes commerçantes, dans une note rendue publique.à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le mardi 8 mars 2022, et transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« La perte brutale de marchandises, suite à des affrontements entre gangs, ou à la non-accessibilité aux quatre départements (Sud-Est, Sud, Grande Anse et Nippes / Sud-Ouest) du Grand Sud d’Haïti ; la perte d’autonomie financière poussant certaines quasiment à la prostitution, le non-accès aux soins de santé entraînant des risques élevés de décès » sont parmi « les obstacles majeurs et déstabilisateurs, rencontrés par les femmes à travers le pays », relève l’organisme de droits humains Fondasyon je klere.
La Fjkl appelle les autorités étatiques à mettre en œuvre des dispositions institutionnelles, pour faire respecter, de manière systématique, les droits des femmes en Haïti.
« Le grand défi demeure celui de passer du droit proclamé au droit effectif, pouvant consacrer le respect systématique des droits des Haïtiennes », souligne la Fjkl.
Elle déplore les cas d’enlèvement, de séquestration et de viols, perpétrés, en pleine rue à la capitale, Port-au-Prince, sur des adolescentes et des femmes, par des gangs armés à travers le territoire national.
La Fjkl dénonce l’État, qui « ne garantit plus les droits fondamentaux des citoyennes et des citoyens à la sécurité, à la paix, à la vie, à la santé, et, dans le cas des femmes, le droit spécifique de procréer dans des conditions sécuritaires ».
L’organisme de défense des droits humains critique l’incapacité de la justice et de la Police nationale d’Haïti (Pnh) à procéder à l’arrestation des « agresseurs », responsables de violences conjugales à répétition sur les femmes dans les zones défavorisées.
Les autorités judiciaires sont appelées à effectuer une saine application des conventions internationales ratifiées par Haïti, des prescrits constitutionnels et des lois protectrices des droits des femmes.
Cependant, la Fondasyon je klere applaudit les changements, effectués au niveau des textes législatifs, pour enlever, dans le corpus juridique national, des dispositions discriminatoires envers les femmes, grâce à l’appui des organisations des droits humains et des femmes.
« L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable » est le thème retenu, cette année 2022, pour la journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977. [emb rc apr 09/03/2022 10:35]