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Haïti : Les revendications ouvrières, pour un salaire minimum journalier de 1,500 G sont « justes », selon l’économiste Enomy Germain

P-au-P, 17 févr. 2022 [AlterPresse] --- Les revendications des ouvrières et ouvriers, qui réclament 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 104.00 gourdes ; 1 euro = 118.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.90 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum journalier, sont justes, puisque l’inflation a augmenté à plus de 24% en Haïti, estime l’économiste haïtien Enomy Germain, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

La loi, notamment le Code du travail, en son article 137, prévoit des ajustements de salaire minimum, rappelle Enomy Germain.

Le dernier ajustement du salaire minimum journalier en Haïti remonte à novembre 2019, alors que le code du travail exige des ajustements à chaque augmentation d’au moins 10% du taux l’inflation, souligne Germain.

De novembre 2019 à novembre 2020, le salaire minimum journalier n’a pas été ajusté, alors que l’inflation était de 20.4%.

De novembre 2020 à novembre 2021, le salaire minimum journalier est restée inchangé en Haïti, alors que le taux d’inflation a atteint 24.6%.

Le problème vient du code du travail. Car, s’il est bien vrai qu’il prévoit des ajustements, le document ne dit pas à quel niveau le salaire minimum journalier doit être augmenté à chaque fois, relève l’économiste Enomy Germain.

« Il n’y a pas une méthodologie pour l’ajustement minimum du salaire minimum journalier ».

S’il faut ajuster le salaire minimum journalier, il va falloir regarder l’indice des prix à la consommation (Ipc), pour se dire à quel niveau, en réalité, on peut l’augmenter, suggère-t-il.

L’augmentation du salaire minimum journalier doit être substantielle, soutient l’économiste Enomy Germain.

Cependant, il peut être difficile pour les ouvrières et ouvriers de voir leurs employeurs répondre favorablement à leurs demandes, à cause de la façon dont l’économie est organisée en Haïti, admet l’économiste Germain.

Enomy Germain invite les actrices et acteurs à dialoguer, dans l’espoir de trouver une entente sur l’ajustement du salaire minimum journalier en Haïti.

Ce jeudi 17 février 2022, les ouvrières et ouvriers ont encore gagné les rues de Port-au-Prince, pour continuer de réclamer 1,500.00 gourdes comme salaire minimum journalier.

Des dispositions sont en train d’être prises pour fixer incessamment le salaire minimum journalier dans les différentes branches d’activités du secteur privé, a promis le Conseil supérieur des salaires (Css), dont la compétence n’est pas reconnue par les ouvrières et ouvriers.

Depuis 3 ans, aucun relèvement du salaire minimum journalier n’a eu lieu en Haïti, malgré le coût de plus en plus élevé de la vie, avec une augmentation considérable des prix des biens essentiels à la consommation, pour la plupart des ménages, rappellent les ouvrières et ouvriers.

Actuellement, le salaire minimum journalier est de 500.00 gourdes dans la branche de la sous-traitance. [mff emb rc apr 17/02/2022 15:40]