P-au-P, 17 févr. 2022 [AlterPresse] --- Des milliers d’ouvriers et ouvrières de la sous-traitance ont encore défilé, ce jeudi 17 février 2022, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour continuer d’exiger 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 104.00 gourdes ; 1 euro = 118.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.90 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum journalier en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Étant accompagnés d’un mobile sonore, les protestataires ont parcouru le Boulevard Toussaint Louverture (route de l’aéroport international de port-au-Prince), les avenues Martin Luther King, couramment appelée « Nazon », et Lamartinière, couramment appelée Bois Verna.
Bloqués par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), ils n’ont pas pu atteindre leur destination finale, en l’occurrence le bureau du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), à l’avenue Charles Summer, afin de délivrer leurs messages revendicatifs.
Près de l’entrée du Mast, des policiers ont mis de travers des véhicules de police et se sont positionnés au milieu, pour empêcher les protestataires d’y accéder.
Certains d’entre eux ont lancé des pierres sur les agents de police, qui n’ont, toutefois, pas réagi.
Des pneus usagés enflammés ont également été dressés dans la zone.
Les protestataires se sont dirigés, par la suite, vers le Champs-de-Mars, tout en proférant des propos injurieux à l’encontre du présentateur de l’émission Gran boulva (Grand Boulevard) » sur la radio Caraïbes, Roberde Céliné, dit Bob C., qui s’est désolidarisé de leurs mouvements.
« Augmenter le salaire minimum des ouvrières et ouvriers à 1,000.00 gourdes mettrait en jeu tout le système, le salaire des policiers et des autres professionnels. La grille salariale doit être ajustée avec sang-froid sans précipitation, et ne peut être guidée sous base de courant politique… Donner 1,000.00 gourdes aux ouvrières et ouvriers exigerait des patrons un ajustement des salaires de tous les professionnels », a affirmé, le mercredi 16 février 2022, Bob C., dans son émission.
Le présentateur a plutôt plaidé en faveur d’accompagnements sociaux pour les ouvrières et ouvriers de la sous-traitance, pour répondre à leurs besoins.
Actuellement, le salaire minimum journalier est de 500.00 gourdes dans la branche de la sous-traitance.
Depuis 3 ans, l’État n’a effectué aucun ajustement du salaire minimum journalier, malgré le coût de plus en plus élevé de la vie en Haïti.
Les prix des biens essentiels à la consommation pour la plupart des ménages ont considérablement augmenté sur le territoire national.
Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule au niveau du Champs-de-Mars, principale place publique dans la capitale, port-au-Prince. Les manifestantes et manifestants ont rebroussé chemin en longeant l’avenue John Brown, plus connue sous le nom de « Lalue ».
Le mercredi 16 février, les agents de la Pnh ont dispersé, à coups de gaz lacrymogènes et par des tirs nourris, la mobilisation ouvrière, au niveau de Delmas.
La manifestation, qui s’etaitt ensuite reconstituée, a poursuivi son parcours sur la route de Delmas, jusqu’à Musseau, où les protestataires se sont rassemblés devant l’entrée principale de la résidence officielle du premier ministre de facto, Ariel Henry, pour faire entendre leurs revendications. [emb rc apr 17/02/2022 15:30]
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