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Malgré la répression policière, nouvelle manifestation ouvrière pour exiger 1,500 gourdes comme salaire minimum journalier en Haïti

P-au-P, 16 févr. 2022 [AlterPresse] --- Les ouvrières et ouvriers ont encore gagné les rues de Port-au-Prince, ce mercredi 16 février 2022, pour réclamer 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 104.00 gourdes ; 1 euro = 119.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum journalier, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Comme la semaine dernière, les mercredi 9 et jeudi 10 février 2022, des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont encore dispersé violemment, à coups de gaz lacrymogènes et par des tirs nourris, la foule de manifestantes et manifestants au niveau de Delmas, près du carrefour, dénommé Kafou rezistans (carrefour de la résistance) des routes de l’aéroport international de Port-au—Prince et de Delmas.

Après sa reconstitution, la manifestation d’ouvrières et d’ouvriers a parcouru la route de Delmas, jusqu’à Musseau, où ils se sont rassemblés devant l’entrée principale de la résidence officielle du premier ministre de facto, Ariel Henry.

La Pnh a établi un périmètre de sécurité, pour sécuriser le bâtiment.

La manifestation a rassemblé des milliers d’ouvrières et d’ouvriers, dont plusieurs munis de branches d’arbres.

Étant accompagnée d’un mobile sonore, qui créait l’animation durant le défilé, la foule a défilé sur le boulevard Toussaint Louverture (route de l’aéroport international de Port-au-Prince) et la route de Delmas, où des barricades de pneus usagés enflammés ont été dressées.

Le mouvement revendicatif a momentanément paralysé la circulation automobile, notamment au niveau de Delmas et sur la route de l’aéroport international de Port-au-Prince.

Les protestataires ont dénoncé la répression, exercée par les policiers nationaux à leur encontre, tout en les appelant à se ressaisir.

Un manifestant appelle la population à se soulever contre Ariel Henry, qu’il considère comme « un usurpateur ».

Le jeudi 10 février 2022, des agents de la Pnh avaient, pour une deuxième journée consécutive, réprimé, à coups de gaz lacrymogènes, une manifestation, à Port-au-Prince, d’ouvrières et d’ouvriers de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), qui réclamaient 1,500.00 gourdes comme salaire minimum journalier.

Plusieurs centaines d’ouvrières et d’ouvriers, dont une partie munie de branches d’arbres, avaient alors défilé sur le boulevard Toussaint Louverture, couramment dénommé route de l’aéroport international de Port-au-Prince, en scandant des propos hostiles aux patrons des usines de sous-traitance.

Le mercredi 09 février 2022, la Pnh avait aussi dispersé violemment une manifestation ouvrière sur la route de l’aéroport international de Port-au-Prince, en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Plusieurs ouvrières et ouvriers, dont une femme enceinte, s’étaient évanouis.

Des dispositions sont en train d’être prises pour fixer incessamment le salaire minimum journalier dans les différentes branches d’activités du secteur privé, a promis le Conseil supérieur des salaires (Css), dont la compétence n’est pas reconnue par les ouvrières et ouvriers.

Depuis 3 ans, aucun relèvement du salaire minimum journalier n’a eu lieu en Haïti, malgré le coût de plus en plus élevé de la vie, avec une augmentation considérable des prix des biens essentiels à la consommation, pour la plupart des ménages, rappellent les ouvrières et ouvriers.

Actuellement, le salaire minimum journalier est de 500.00 gourdes dans la branche de la sous-traitance.

Le gallon de gazoline est passé de 201.00 à 250..00 gourdes, le diesel de 169.00 à 353.00 gourdes et le kérosène de 163.00 à 352.00 gourdes, a annoncé, le 7 décembre 2021, le gouvernement de facto.

Ces nouveaux tarifs, consacrant le doublement des prix du diesel et du kérosène, et une augmentation substantielle de la gazoline, sont entrés en vigueur le 10 décembre 2021.

Une augmentation des prix du carburant sur le marché local, dans le contexte actuel, pourrait entraîner de graves conséquences sur la population, dont la majorité vit dans la pauvreté, avait prévenu l’économiste Eddy Labossière. [emb rc apr 16/02/2022 11:45]