P-au-P, 15 févr. 2022 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs, signataires de l’Accord du 30 août 2021, dit Accord de Montana, assimilent le comportement du premier ministre de facto, Ariel Henry, à une attitude dilatoire, en conférence de presse, ce mardi 15 février 2022, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Cette position a été exprimée par l’Union nationale des normaliens-nes d’Haïti (Unnoh), des représentants du secteur populaire et sociopolitique, après une rencontre avortée, le lundi 14 février 2022, entre les membres du Bureau de suivi de l’Accord de Montana (Bsa) et Ariel Henry et ses alliés.
« C’est une attitude dilatoire ! Ni Ariel Henry ni l’internationale n’ont aucun intérêt à voir la situation s’améliorer, car elle est à leur avantage », dénonce Josué Mérilien, coordonnateur de l’Unnoh, en conférence de presse conjointe donnée ce mardi 15 février 2022.
Le contexte, tel qu’il est, leur permet de maintenir un contrôle total sur la politique, l’économie et les richesses du pays, interprète le syndicaliste enseignant.
« La situation d’Ariel Henry, comme présumé assassin de Jovenel Moïse, doit être clarifiée. Les négociations doivent être faites sur un terrain neutre. Il faut qu’il y ait des médiateurs crédibles pour assurer le processus ainsi que des observateurs (personnes réputées crédibles de la société) pour veiller et éviter les ruses », ont soutenu ces signataires de l’Accord de Montana.
Ils exigent également que les discussions soient publiques pour permettre à la population d’observer et conserver la transparence du processus.
« Le 11 février (2022), nous avons attendu Ariel Henry et ses alliés pendant 40 minutes, dans une salle chez eux, sans que personne ne vienne nous excuser. Malgré cela, nous avons discuté et nous nous sommes mis d’accord pour que l’agenda des discussions soit fait aujourd’hui. Aujourd’hui (le lundi 14 février 2022), nous avons attendu pendant 25 minutes, personne n’est venu nous parler. C’est le signe qu’il ne prend pas au sérieux le dialogue qu’attend le pays. Nous sommes partis ! », a écrit, dans un tweet, en Créole haïtien, le Bsa.
« Les discussions devaient se poursuivre aujourd’hui (lundi 14 février 2022). Les représentants de l’Accord du 11 septembre 2021 sont encore sur place. Alors qu’on attendait l’arrivée d’un autre représentant de Montana, pour lancer la rencontre, ses collègues, qui étaient présents, sont partis sans aviser personne », a réagi, le bureau du premier ministre de facto, dans un message posté sur sa page Facebook.
Dans une lettre adressée à Ariel Henry et ses alliés, signataires de l’accord du 11 septembre 2021, le Bsa déclare avoir été obligé de laisser les lieux de la rencontre, à cause du mépris « irrespectueux et inacceptable », affiché par le service de protocole et les alliés du chef du gouvernement de facto.
Ce geste traduit un signe évident d’une absence de volonté d’instaurer un climat favorable à un vrai dialogue, fustige le Bureau de suivi de l’Accord de Montana.
Comme conditions préalables, pour reprendre le dialogue politique après la rencontre avortée, le Bureau de suivi de l’Accord de Montana demande au chef du gouvernement de facto de surseoir à la nomination illégale des juges de la Cour de Cassation ainsi qu’à la mise en place du Conseil électoral provisoire (Cep) et de l’Assemblée constituante.
Ariel Henry devrait également « se déclarer prêt à répondre à toute invitation de la justice et à faciliter la reprise de l’enquête, seule à même de contribuer à lever les allégations relatives à son implication dans le dossier ». [mj emb rc apr 15/02/2022 16:00]