P-au-P, 15 févr. 2022 [AlterPresse] --- Surseoir à la nomination illégale des juges de la Cour de Cassation ainsi qu’à la mise en place du Conseil électoral provisoire (Cep) et de l’Assemblée constituante sont parmi les conditions préalables, posées par le Bureau de suivi de l’Accord (Bsa) du 30 août 2021, appelé accord de Montana, pour reprendre le dialogue politique avec le chef du gouvernement de facto en place, Ariel Henry, apprend l’agence en ligne AlteerPresse.
Le Bsa a fait part de ces exigences à respecter, du temps des discussions pour la recherche d’un consensus, dans une lettre adressée au premier ministre de facto Ariel Henry et ses alliés, signataires de l’accord du 11 septembre 2021, dont a pris connaissance AlterPresse.
Le premier ministre de facto devrait également « se déclarer prêt à répondre à toute invitation de la justice et à faciliter la reprise de l’enquête, seule à même de contribuer à lever les allégations relatives à son implication dans le dossier » d’assassinat (le 7 juillet 2021) de Jovenel Moïse, exige le Bsa.
Les prochaines rencontres doivent se tenir dans un espace neutre, soit un hôtel, dont les coûts seront pris en charge à égalité par les deux parties, suggère le Bureau de suivi de l’Accord de Montana.
Une rencontre qui devait avoir lieu, le lundi 14 février 2022, entre les membres du Bsa et le premier ministre de facto, Ariel Henry, pour définir les conditions des négociations politiques, a été avortée.
Mépris et refus de dialoguer d’Ariel Henry
Le Bsa déclare avoir été obligé de laisser les lieux de la rencontre, à cause du mépris « irrespectueux et inacceptable », affiché par le service de protocole et les alliés du chef du gouvernement de facto.
Ce geste traduit un signe évident d’une absence de volonté d’instaurer un climat favorable à un vrai dialogue, fustige-t-il.
« La mauvaise foi de l’équipe Montana est manifeste. Ils ont laissé la primature ce lundi (14 février 2022) avant 4:30 pm (21:30 gmt), sans avertir personne. Nous les avons attendus toute la soirée. Cette situation oblige le gouvernement à franchir les autres étapes du processus, tout en restant ouvert au dialogue », a réagi, dans un tweet, Michel André, l’un des porte-paroles du Secteur dit démocratique et populaire (Sdp), signataire de l’accord du 11 septembre 2021 avec Ariel Henry.
Ariel Henry sur les traces de Jovenel Moïse
Dans sa correspondance, le Bsa s’en prend également à la décision du gouvernement de facto de nommer des juges à la Cour de Cassation et de maintenir l’agenda du défunt président Jovenel Moïse (assassiné le 7 juillet 2021), d’installer sous peu un Cep et une assemblée constituante.
La structure rappelle avoir formellement demandé de surseoir à ces décisions, qui enfonceraient davantage Haïti dans l’abîme.
Le Bsa a exprimé son scepticisme, quant à la volonté d’Ariel Henry d’entamer le dialogue, en vue d’un consensus devant sortir le pays de l’impasse.
Le vendredi 11 février 2022, des discussions réalisées entre des membres du Bsa (représenté par Jacques Ted St Dic, Leslie Voltaire, Magali Comeau-Denis et Ernst Mathurin) et Ariel Henry auraient permis un déblayage des positions, des uns et des autres, ainsi qu’une clarification d’un ensemble de points, a indiqué Jacques Ted St-Dic, membre du Bureau de suivi de l’Accord du 30 août 2021. [emb rc apr 15/02/2022 12:55]