Les Cayes (Haïti), 14 févr. 2022 [AlterPresse] --- La situation demeure très difficile pour les victimes des départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grande Anse, 6 mois après le passage du tremblement de terre du samedi 14 août 2021 en Haïti, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
« Le grand Sud est resté dans le même niveau où il était. Vu l’état des routes, nous nous demandons s’il y a des responsables, qui sont là pour permettre la libre circulation des véhicules. Nous sommes censés être dans l’urgence 6 mois après », déplore le responsable de l’organisation Passion pour Haïti, l’ingénieur agronome Étienne François, dans une interview à AlterPresse.
Jusqu’à présent, rien n’a été fait au niveau des infrastructures routières, où des débris sont encore visibles dans les rues, rapporte-t-il.
De plus, plusieurs personnes, qui ont été déplacées vers des abris provisoires, peinent à trouver de la nourriture à Camp Perrin. Les personnes se trouvant dans les zones les plus affectées, notamment à Pic Macaya, n’ont toujours pas reçu leurs bâches.
« Le problème demeure en entier. Les personnes sinistrées continuent de vivre dans des abris provisoires, dans une situation difficile. Des écoles (détruites ou endommagées) ne sont pas encore déblayées », témoigne, de son côté, le représentant du Mouvement des agriculteurs écologiques et novateurs du Sud, l’ingénieur agronome Aurémil Morin.
L’accès à l’eau potable reste la plus grande préoccupation pour ces habitantes et habitants.
Différentes organisations ont effectué des interventions, à travers des camions citernes, pour permettre un accès à l’eau. Mais, cette solution n’est pas durable et les efforts de forage dans certaines zones tardent à desservir la population, regrette Morin.
La péninsule du Sud aura besoin de 192,5 milliards de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 103.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) pour son relèvement.
La reconstruction du Sud devrait se faire à partir d’une vision, d’un plan exprimé à travers le Plan de relèvement intégré de la Péninsule Sud (Prips), explique Ricard Pierre, titulaire de facto du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), en conférence de presse donnée, ce lundi 14 février 2022, pour annoncer une grande conférence internationale, le 16 février 2022, pour financer ladite reconstruction.
Le montant d’argent, qui devrait être récolté, sera transféré dans un fonds dénommé « Fonds fiduciaire », ouvert par les Nations unies, à la demande du gouvernement en Haïti, fait savoir Ricard Pierre.
De leur côté, les Nations unies soulignent la nécessité pour que cette reconstruction respecte les normes, en évitant de reproduire la vulnérabilité des infrastructures d’avant, rappelle le coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire des Nations unies en Haïti, le Français Bruno Lemarquis.
Lemarquis préconise la réduction des risques de désastres en Haïti, avec des constructions résilientes, l’aménagement du territoire, le respect de la loi et la mise en branle d’un système d’inspection dans les mairies.
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh) encourage à faire de cet aspect une priorité nationale.
2,207 morts, 344 personnes disparues, 12,268 blessés, 52,923 maisons détruites et 77,006 maisons endommagées avaient été recensés dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021 en Haïti.
Le séisme du 14 août 2021 en Haïti avait causé des dommages et des pertes estimés à hauteur de 157 milliards de gourdes, dont près de 50% seulement pour le logement, selon les autorités. [mj emb rc apr 14/02/2022 16:30]