P-au-P, 13 févr. 2022 [AlterPresse] --- Les conditions des négociations politiques, entre les signataires de l’Accord du 30 août 2021, appelé Accord de Montana, et le premier ministre de facto, Ariel Henry, initiateur de l’accord du 11 septembre 2021, devraient être définies, lors d’une rencontre prévue ce lundi 14 février 2022.
C’est ce qu’a annoncé le Bureau de suivi de l’Accord (Bsa) du 30 août 2021, en conférence de presse, donnée le samedi 12 février 2022, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Le vendredi 11 février 2022, des discussions ont eu lieu entre des membres du Bsa (représenté par Jacques Ted St Dic, Leslie Voltaire, Magali Comeau-Denis et Ernst Mathurin) et Ariel Henry.
La rencontre du 11 février 2022 aurait permis un déblayage des positions, des uns et des autres, ainsi qu’une clarification d’un ensemble de points, indique Jacques Ted St-Dic, porte-parole de la commission pour la recherche d’une solution haïtienne a la crise et membre du Bureau de suivi de l’Accord du 30 août 2021.
Il conviendrait maintenant de s’entendre sur le principe de la négociation, ses critères, son contenu, l’agenda, le temps qui y sera consacré ainsi que ses conditions de réalisation, précise-t-il.
« C’est une étape extrêmement importante pour nous. Nous pensons que le moment de négociation et de la transition, sur la base d’un consensus large, est arrivé ».
Pour sa part, Ernst Mathurin du Bureau de suivi de l’Accord du 30 août 2021 a évoqué certains malaises à évacuer, avant le début des négociations.
Ernst Mathurin mentionne, notamment, les suspicions qui pèsent sur Ariel Henry, concernant sa présumée implication dans l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto, Jovenel Moïse, et la répression brutale de la police sur les ouvrières et ouvriers, qui réclament 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 103.00 gourdes ; 1 euro = 117.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum journalier en Haïti.
Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont brutalement réprimé, les mercredi 9 et jeudi 10 février 2022, des manifestations d’ouvrières et d’ouvriers, qui réclamaient, à Port-au-Prince, de meilleures conditions de travail. incluant un salaire minimum journalier de 1,500.00 gourdes.
Plusieurs ouvrières et ouvriers, dont une femme enceinte, étaient tombés en syncope.
Ces mobilisations ouvrières interviennent, après la récente augmentation des prix du carburant de la part du gouvernement de facto, entrainant une hausse du coût de la vie dans le pays.
Les prix des produits alimentaires y ont doublé voire triplé, en peu de temps, alors que le salaire des travailleuses et travailleurs reste le même.
« Le Conseil supérieur des salaires est en train de finaliser ses recommandations pour soumettre son rapport au gouvernement. Cela aidera à fixer le salaire minimum, en tenant compte des réalités et des dynamiques dans les secteurs industriel et commercial », a écrit, sur son compte Twitter, Ariel Henry, après la réunion du vendredi 11 février 2022, entre les représentants de l’Accord de Montana et ceux de l’accord du 11 septembre 2021.
Les discussions reprendront lundi prochain (14 février 2022), en vue de dégager une solution commune et durable, a aussi annoncé le premier ministre de facto. [emb rc apr 13/02/2022 11:50]