P-au-P, 07 févr. 2022 [AlterPresse] --- Le premier ministre de facto Ariel Henry constitue le principal obstacle au dialogue national, déclare le président du tiers du sénat, Joseph Lambert, dans un message à la nation, le lundi 7 février 2022, date marquant le 36e anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Joseph Lambert critique l’incapacité du gouvernement en place à faire face à la dégradation des conditions de vie de la population.
Seule la voie de la concertation et du consensus reste ouverte au pays, affirme Lambert, qui estime que toute initiative sectaire est vouée à l’échec et entraînera l’effondrement de la nation.
« Le compromis, cette fois, doit l’emporter sur les mesquineries maintes fois répétées, qui ont déjà donné les résultats que le peuple haïtien est en train de subir ».
« Rupture » et « consensus »
Le président du tiers restant du sénat annonce, pour la fin de cette semaine, la tenue d’une grande réunion avec les différents pôles politiques du pays, et invite officiellement Ariel Henry à y prendre part.
« Le sénat s’engage dans le processus de la rupture et le chantier du consensus ».
Ce 7 février 2022, le grand corps dit prendre acte « incontestablement » de la fin du mandat de Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021, dans une correspondance adressée à Ariel Henry.
A compter de la date charnière et symbolique du lundi 7 février 2022, le gouvernement actuel, conduit par le premier ministre, liquide les affaires courantes, en attendant qu’un large consensus se dégage entre les acteurs politiques et ceux de la société civile, tranche le tiers restant du sénat.
Il invite le premier ministre de facto, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) et les différents pôles politiques à un sommet extraordinaire, en vue de dégager les perspectives pour un retour à la normalité institutionnelle.
Le tiers restant du sénat entend engager toutes les consultations, jugées utiles, pour aboutir, à brève échéance, à la tenue de ce sommet.
Ariel Henry veut des élections
Dans une tribune publiée dans le journal américain Miami Herald, Ariel Henry a réitéré sa volonté d’organiser les élections dans le pays.
Le prochain locataire du Palais national doit passer par les élections, insiste Ariel Henry.
« Un président ne peut pas être nommé ni sélectionné par un groupe ou une organisation », a soutenu le chef du gouvernement de facto.
Par ailleurs, l’économiste Fritz Alphonse Jean, ancien gouverneur de la Banque de la république d’Haïti, comme président et de l’ancien sénateur (2011-2017) Steven Irvenson Benoît (également ancien député de 2006 à 2010), premier ministre, ont été élus à travers des élections transparentes, le dimanche 30 janvier 2022, par les organisations signataires de l’accord de Montana, pour diriger la transition de rupture dans le pays. [mj emb apr 07/02/2022 15:26]