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G8 : Le CADTM demande la fin des engagements non tenus sur l’aide au développement

Communiqué du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)

Soumis à AlterPresse le 8 juillet 2005

Lors du sommet de Gleneagles qui vient de s’achever, les dirigeants des pays du G8 ont annoncé une augmentation de 50 milliards de dollars de leur aide publique au développement (APD) d’ici 2010, soit un doublement par rapport à l’APD actuelle.

Le CADTM tient à rappeler qu’il y a 35 ans, en 1970, les pays riches s’étaient engagés à porter leur APD à 0,7 % de leur revenu national brut (RNB), promesse renouvelée plusieurs fois depuis. Aujourd’hui, l’APD des pays riches s’élève à seulement 0,25 % de leur RNB, nécessitant donc un triplement pour que l’engagement de 1970 soit enfin tenu. L’annonce de Gleneagles est donc un recul face à cet engagement précédent.

De plus, l’APD va augmenter en 2005 d’au moins 15 milliards de dollars sans qu’aucune somme supplémentaire ne soit déboursée pour le développement des pays du Sud, simplement parce que l’accord signé en novembre 2004 par les pays du Club de Paris prévoit une annulation de 80 % de la dette publique de l’Irak à leur égard (dont 30 % dès le 1er janvier 2005).

Par conséquent, le CADTM sera très vigilant sur la réalité des augmentations éventuelles, d’autant qu’une part importante de l’APD revient dans le pays donateur (achat d’aliments, de médicaments, d’équipements, fret, missions d’experts, etc.) et que l’APD est un vaste fourre-tout. En effet, elle inclut notamment les remises de dette, l’aide des Etats-Unis à l’Afghanistan et à l’Irak, et les frais d’accueil des réfugiés originaires des pays du tiers-monde. La promesse de doubler l’APD d’ici 2010 est donc sujette à caution.

Dans ces conditions, le CADTM demande de véritables mesures de redistribution de la richesse sur la planète, qui, accompagnées d’une annulation totale et inconditionnelle de la dette extérieure publique des pays en développement et de l’abandon des politiques d’ajustement structurel, sont seules à même d’apporter une solution juste et durable au problème dramatique d’une pauvreté galopante.

Damien Millet, président du CADTM France

Eric Toussaint, président du CADTM Belgique