Le taux d’inflation a atteint 24.6 % en novembre 2021, selon des chiffres officiels
P-au-P, 26 janv. 2022 [AlterPresse] --- La Banque de la république d’Haïti (Brh) a présenté des perspectives, plutôt mitigées, pour l’année 2022, en ce qui concerne l’économie haïtienne, dans une note sur la politique monétaire, couvrant les mois d’octobre à décembre 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les pressions inflationnistes (Ndlr : US $ 1.00 = 103.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) « pourraient être exacerbées, au niveau interne, par la dégradation des conditions sécuritaires (Ndlr : le climat de terreur entretenue, depuis plusieurs mois, par les gangs armés, qui agissent en toute impunité sur le territoire national), qui peut restreindre les conditions d’approvisionnement des marchés à travers le pays », augure la Brh.
L’augmentation des prix des produits de base sur le marché international « risque d’alourdir la facture d’importations du pays et d’amplifier les pressions inflationnistes », sur le plan externe, prévient-elle.
« En rythme mensuel, l’inflation a largement dépassé la barre historique de 1 %, s’établissant à 4.6 % et à 4.7 %, respectivement en octobre et novembre 2021 ».
En glissement annuel, le taux d’inflation s’est fortement accéléré pour atteindre 24.6 % en novembre 2021, après 13.1% en septembre 2021, rappelle la Banque centrale.
Le taux d’inflation avait atteint la barre de 19.7 % en octobre 2021.
« La mise en place d’un budget réaliste et la recherche d’une meilleure coordination, entre les politiques fiscale et monétaire, à travers le suivi rigoureux d’un pacte de gouvernance économique et financière, devraient limiter l’effet monétaire dans l’alimentation des pressions inflationnistes », évalue la Banque centrale.
La signature d’un accord avec le Fonds monétaire international (Fmi) serait susceptible de faciliter la matérialisation de l’engagement des bailleurs, dans le cadre de la relance du grand Sud d’Haïti, fortement touché dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, estime la Banque centrale.
Les ressources de l’État, nécessaires au financement des dépenses d’investissement, susceptibles de stimuler l’investissement privé, seraient renforcées grâce à cet accord.
Les retombés permettraient « de limiter le recours au financement monétaire et de faciliter, ainsi, la stabilisation du change ainsi que l’atténuation des effets rémanents de l’ajustement des prix à la pompe sur les prix à la consommation ». [emb rc apr 26/01/2022 15:20]