P-au-P, 21 janv. 2022 [AlterPresse] --- Le gouvernement canadien encourage l’État en Haïti à prendre des mesures immédiates, pour répondre aux violences, rétablir la sécurité et garantir le bien-être de la population, lors d’une conférence internationale de haut niveau, tenue le vendredi 21 janvier 2022, par visioconférence, sur Haïti, à l’initiative du Canada et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Le chef du gouvernement de facto en Haïti, Ariel Henry, devrait également faire avancer le dialogue avec les différentes parties prenantes, y compris la société civile, en vue d’aboutir à un accord inclusif pouvant faciliter le processus électoral, affirme la ministre canadienne des affaires étrangères, Mélanie Joly.
Ariel Henry a une « obligation de résultats », souligne-t-elle.
Tout en plaidant en faveur d’un accord, issu de tous les accords de transition, le gouvernement du Canada souhaite que ce processus puisse contribuer à rétablir la sécurité et jeter les bases d’élections crédibles dans le pays.
« Les efforts de la communauté internationale, au cours de ces dernières années, y compris ceux du Canada, n’ont malheureusement pas mené aux résultats, escomptés en termes de stabilisation, gouvernance et développement durable au profit des Haïtiennes et des Haïtiens », regrette la ministre Mélanie Joly.
« Dans ce contexte actuel, nous sommes appelés à faire plus et mieux, notamment en ce qui concerne la coordination de l’aide humanitaire… Ensemble, nous avons tous intérêt à nous attarder à la question de la sécurité, développer une stratégie coordonnée pour réduire l’insécurité ».
Tout en condamnant les violences dans le pays, le gouvernement du Canada réclame une enquête pour traduire les auteurs en justice, notamment dans le cadre de l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.
Le gouvernement canadien a réitéré son soutien au renforcement de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Il a aussi annoncé une initiative, prise en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations unies (Onu), pour l’établissement d’un fonds d’affectation spéciale multi donateurs des Nations unies pour la sécurité.
Dans son intervention, rappelant les relations étroites qui existent entre les deux pays, le premier ministre canadien Justin Trudeau a exprimé sa solidarité en faveur d’Haïti.
« Je sais que vos pays et organisations respectifs se sentent concernés par la dégradation du climat politique, depuis l’assassinat odieux du président de la république, ainsi que la tentative d’assassinat sur ma personne, récemment aux Gonaïves », a réagi Ariel Henry sur son compte Twitter, dont la présence n’a pas été remarquée, comme convenu, à l’ouverture de la réunion.
La délégation officielle, y compris Ariel Henry, a été obligée de prendre ses jambes à son cou, lors d’une tentative de célébration officielle, le samedi 1er janvier 2022, aux Gonaïves (Artibonite/Nord), du 218e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, à cause des tirs nourris d’armes à feu entendus dans les parages.
En effet, un mouvement de protestations a été organisé contre la présence du premier ministre de facto aux Gonaïves, pour participer à un Te Deum traditionnel, à l’occasion de la fête de l’indépendance, le samedi 1er janvier 2022.
« Je peux également ajouter le dysfonctionnement des institutions démocratiques, la montée de l’insécurité, qui se traduit par des actes de terrorisme aveugle et les effets dévastateurs des catastrophes naturelles à répétition qui affectent mon pays », poursuit Ariel Henry.
S’étant installé, sur pression de la communauté internationale, à la tête d’un autre gouvernement de facto, le 20 juillet 2021, le chef du gouvernement de facto promet, de nouveau, de mettre en place, dans les jours qui viennent, des organes de la transition, dont une Autorité de contrôle et de suivi de l’action gouvernementale, un Conseil électoral provisoire et une Assemblée nationale constituante.
Cette réunion de haut niveau sur Haïti, convoquée ce vendredi 21 janvier 2022 par le Canada, survient dans un contexte de poursuite des travaux du Conseil national de transition (Cnt), issu de l’accord du 30 août 2021, qui met les bouchées doubles en vue de parvenir au choix d’une équipe de transition de rupture, d’ici fin janvier 2022 en Haïti. [mj emb rc apr 21/01/2022 15:50]