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Haïti-Politique/Crise : « Nous n’avons aucun ordre à recevoir de la communauté internationale », dixit le Conseil national de transition

P-au-P, 11 janv. 2022 [AlterPresse] --- « Dans la logique de l’accord du 30 août 2021, nous n’avons aucun ordre à recevoir de la communauté internationale. Nous avons des partenaires internationaux avec qui nous pouvons dialoguer, parler, mais nous sommes contre toute imposition ».

Cette mise au point a été faite par l’un des porte-parole du Conseil national de transition (Cnt), Patrick Joseph, lors d’une interview, accordée, le mardi 11 janvier 2022, à AlterRadio/AlterPresse.

« L’accord du 30 août 2021 est à la recherche de consensus, nous continuons à le chercher avec des actrices et acteurs dont des récalcitrants », fait-il savoir.

Le sous-secrétaire d’État américain aux affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État, Brian A. Nichols, et le chargé d’affaires de l’ambassade américaine en Haïti, Kenneth Merten, ont exhorté les membres du bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 à engager des discussions sérieuses avec le premier ministre de facto, Ariel Henry, et d’autres organisations clés de la société.

Ces échanges devraient porter sur une solution unifiée, dirigée par les Haïtiennes et Haïtiens, qui ouvre la voie à des élections libres et équitables, souhaitent-ils.

Via une visioconférence, Nichols et Merten ont eu une rencontre, le lundi 10 janvier 2022, avec les représentants de l’accord du 30 août 2021, autour de la situation politique actuelle.

Un consensus politique a été trouvé, dans la soirée du lundi 10 janvier 2022, entre les représentants de l’accord du 30 août 2021 et ceux du Protocole d’entente nationale (Pen), autour la mise en place d’une transition de rupture.

C’est ce qu’a fait savoir le principal dirigeant du parti politique Ayiti an aksyon (Aaa), l’ancien sénateur Youri Latortue, dans un tweet.

« Le processus n’a pas été facile, et d’autres étapes devront être franchies avec pragmatisme. Cependant, la signature d’un accord entre ces deux groupes est un pas important pour le pays », déclare Youri Latortue.

Le consensus concerne la gouvernance et la feuille de route du gouvernement de transition, précise, à AlterPresse, Latortue.

À travers ce consensus, les dirigeants des deux accords se sont entendus autour d’un exécutif bicéphale avec une présidence et un bureau de premier ministre.

« La présidence sera représentée par un Conseil présidentiel », explique Youri Latortue.

« L’accord du 30 août 2021 avait déjà la base et un système, qui permettent de faire des choix. Je crois que nous sommes allés dans le même sens, et cela a donné une meilleure représentativité », indique l’ancien sénateur de l’Artibonite.

Ces concessions vont offrir à la société une meilleure image des politiques et de la société civile. Cela montre que nous voulons aboutir à un changement et que nous sommes prêts à faire des sacrifices pour Haïti, a-t-il poursuivi.

Youri Latortue espère que ce consensus pourra rallier d’autres actrices et acteurs, pour pouvoir réaliser la transition de « rupture ».

« Jusqu’à hier soir, nous sommes sortis avec une conclusion sur le principe du consensus, qui n’est pas encore paraphé. Il sera paraphé au cours de la journée…Ce consensus avec le Pen est un premier pas vers la recherche de solution haïtienne à la crise », affirme Patrick Joseph.

Lors d’un discours prononcé la veille, le président du sénat, Joseph Lambert, a appelé le tiers restant du sénat à monter la garde et à mettre le premier ministre de facto en demeure de ne pas faire obstacle au large consensus, qui doit sortir le pays de la crise actuelle.

Plusieurs organisations politiques et de la société civile ont rejeté l’accord du 11 septembre 2021 « pour « une gouvernance apaisée et efficace », initié par Ariel Henry.

D’autres, qui ont rejoint cet accord du 11 septembre 2021, ont intégré un autre gouvernement de facto, mis en place depuis le 24 novembre 2021, en dehors d’un large consensus politique. [mj emb rc apr 11/01/2022 16:15]