P-au-P, 06 janv. 2022 [AlterPresse] --- Craignant une mort certaine en Haïti, le Colombien Mario Antonio Palacios Palacios (43 ans), inculpé formellement par les États-Unis d’Amérique, dans l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto, Jovenel Moise, a décidé de coopérer avec le Federal bureau of investigation (Fbi), indique un article du journal américain, Miami Herald, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Sa tête ainsi que celle des autres militaires colombiens en Haïti ont été mises à prix par des membres de gangs, proches du gouvernement de facto, ont déclaré les avocats de Palacios, lors d’une interview accordée, le mercredi 5 janvier 2021, à Miami Herald, entre autres.
Palacios est parti pour la Jamaïque, parce que c’était pour lui l’étape la plus proche pour atteindre la Colombie ou prendre contact avec des responsables américains, a déclaré Nelson Romero, l’un de ses avocats.
« Rechercher une sorte de soutien en Haïti équivaudrait à rechercher la mort », explique Romero.
L’avocat Nelson Romero affirme avoir attendu en vain Palacios, lundi soir 3 janvier 2022, à l’aéroport de Bogotá, destination finale de son vol d’expulsion de la Jamaïque, qui faisait escale au Panama.
Palacios aurait accepté, là-bas (à Panama), de se livrer aux États-Unis, fait savoir le ministère étasunien de la justice.
Ensuite, il a été transporté par avion à Miami, où il est devenu, depuis le mardi 4 janvier 2022, le premier suspect à être formellement inculpé dans le complot visant à assassiner Jovenel Moïse.
Jose Espinosa, l’un des avocats de Palacios, a déclaré qu’ils étaient tous pris au dépourvu, non seulement par la détention, mais aussi par les accusations américaines.
Une plainte pénale, rédigée par le Fbi, accuse Palacios d’avoir ourdi un complot, en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis, et d’avoir fourni un soutien matériel ayant entraîné la mort de l’ancien président de facto en Haïti.
Rédigées en novembre 2021, ces accusations n’ont été rendues publiques que le mardi 4 janvier 2022, après la confirmation du journal americain Miami Herald, selon laquelle Palacios était détenu par les États-Unis, rappellent les avocats de l’accusé.
Son arrestation au Panama a été « une surprise totale », expriment-ils.
Palacios voulait coopérer à l’enquête en cours sur le meurtre de Moïse, poursuivent-ils, insistant, cependant, sur le fait qu’ils ne savaient pas que la coopération signifierait un vol vers les États-Unis.
Avec 18 autres Colombiens emprisonnés en Haïti et deux tués par la police après l’assassinat de Moïse, Palacios était l’un des hommes les plus recherchés d’Haïti.
Un avis de recherche de la Police nationale d’Haïti (Pnh), placardé sur tous les réseaux sociaux, avec sa photo, a été émis à son encontre, avertissant qu’il était « dangereux ».
« En Haïti, ce qu’ils voulaient, c’était le voir mort. (…) C’était leur objectif, le tuer. Que mon mari soit vivant est un vrai miracle », déclare au journal Miami Herald, l’épouse de Palacios, Lorena Cordoba.
Lorena Cordoba a souligné combien rester en Haïti aurait garanti la mort de son mari.
Palacios risque la prison à vie s’il est reconnu coupable, a déclaré le procureur américain adjoint Walter Norkin.
L’ancien militaire colombien a comparu dans l’après-midi du mardi 4 janvier 2022, devant le tribunal fédéral de Miami.
Sa prochaine comparution devant un tribunal fédéral est prévue pour le lundi 31 janvier 2022, date à laquelle une audience sur le fondement juridique de la plainte pénale se tiendra.
Mario Antonio Palacios Palacios a été arrêté, par la police jamaïcaine, le 8 octobre 2021, peu de temps après son arrivée dans le pays, sans aucun document.
Il a été accusé par les autorités haïtiennes de faire partie de plus d’une vingtaine de mercenaires colombiens, qui seraient impliqués dans l’assassinat de Jovenel Moïse. [emb rc apr 06/01/2022 10:30]