Par Daphnine Joseph
P-au-P, 05 janv. 2022 [AlterPresse] --- L’année 2021 a été très éprouvante pour la population haïtienne, en particulier, pour les femmes en Haïti, selon les témoignages recueillis par AlterPresse auprès d’organisations féministes.
Les femmes ont subi de nombreux actes de violations au cours de l’année 2021, dans un contexte de crise politique et économique.
De nombreux enfants et plusieurs femmes à Martissant (périphérie au sud de la capitale, Port-au-Prince) ont été forcés de vider les lieux, suite à la guerre des gangs, qui a débuté le 1er juin 2021.
En plus de différents actes de violation des droits humains, qui sévissent en Haïti, beaucoup de femmes ont subi des déportations massives de la République Dominicaine et sur la frontière américano-mexicaine.
Plusieurs femmes ont été également victimes de féminicides, entre autres.
Les acquis des droits de femmes sont encore plus fragilisés en Haïti. Les problèmes d’ordre structurel en Haïti favorisent les violations des droits des femmes dans le pays, relève Nadia Lafleur de l’organisation féministe Fanm Deside de Jacmel (Sud-Est d’Haïti).
« Au point où nous en sommes, les organisations féministes dans le pays sont en train de résister pour mener leur travail. Les problèmes d’ordre structurel entravent leurs activités ainsi que les démarches relatives aux droits humains », déplore Fanm Deside de Jacmel.
L’organisation Fanm Deside de Jacmel signale une criminalité flagrante, une absence de parlement, de présidence et une paralysie systématique de l’appareil judiciaire.
2021 a été une année de combat pour les femmes en Haïti, souligne, de son côté, la coordonnatrice nationale de la Commission épiscopale (Catholique romaine) Justice et paix (Ce-Jilap) Jocelyne Colas.
La situation générale du pays paralyse les avancées en termes de droits des femmes. Les femmes ont besoin de doubler d’efforts pour obtenir le minimum de ce dont elles ont besoin pour vivre, estime la Ce-Jilap.
L’économie moribonde du pays compromet considérablement les activités économiques et le pouvoir d’achat des femmes haïtiennes, particulièrement les femmes rurales.
Vivant généralement de l’agriculture vivrière, les commerçantes et les agricultrices subissent largement la dépréciation accélérée de la gourde (Ndlr : US $ 1.00 = 103.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) et la crise de carburant, souligne Guslène Saint-Fleur du Mouvement paysan de Papaye (Mpp).
Face à la crise multidimensionnelle (instabilité politique et économique, entre autres) qui frappe Haïti, les organisations féministes continuent d’œuvrer, tant bien que mal, en faveur du respect des droits des femmes. [dj emb rc apr 05/01/2022 14:50]