P-au-P, 31 déc. 2021 [AlterPresse] --- Le Groupe de travail sur la sécurité (Gts) interpelle le premier ministre de facto Ariel Henry sur ses responsabilités régaliennes à propos de la question de la sécurité et renouvelle sa disposition à fournir son appui dans la recherche d’une solution à la crise sécuritaire.
Le gouvernement ainsi que le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) restent passifs face à « cette violence prédatrice, voire même génocidaire », qui prévaut principalement à Martissant (périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), fustige-t-il, dans une correspondance en date du 29 décembre, adressée à Ariel Henry, et dont copie a été acheminée à AlterPresse.
Il appelle alors le premier ministre à informer la population sur les mesures envisagées, dans les meilleurs délais, pour endiguer le phénomène de l’insécurité à travers le territoire national et particulièrement à Martissant.
Il renouvelle sa volonté de mettre ses ressources et son expertise technique au service de l’État haïtien dans la recherche d’une solution efficace, immédiate et durable, à la crise de sécurité multidimensionnelle que vit le pays.
Un plan de sécurité en exécution ?
Un important déploiement de plusieurs unités territoriales et spécialisées de la Police nationale d’Haiti (Pnh) a été effectué dans diverses zones de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, rappelle à nouveau la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans une note publiée, le 31 décembre 2021, sur sa page Facebook.
Ce déploiement entre dans le cadre de l’implémentation du plan de sécurité élaboré en vue de garantir la sûreté et la protection des vies et des biens pendant et après les fêtes de fin d’année, a précisé la Pnh.
Tout en renouvelant son engagement de protéger et servir la population, l’institution policière se dit déterminée à lutter contre la criminalité et le grand banditisme en mettant hors d’état de nuire les bandits armés.
La Police nationale est vivement critiquée, depuis plusieurs années, pour son incapacité à combattre la criminalité dans le pays.
La réalité : "au gré des gangs armés"
« Depuis le 1er juin dernier, l’accès au Grand Sud de notre république est devenu un mauvais pari, un calvaire entre la vie et la mort. Au gré des gangs armés instrumentalisés par des mains politiques, la zone de Martissant, lieu de passage obligatoire vers cinq (05) départements du pays, est devenue déjà le tombeau de plusieurs dizaines de citoyens, parmi lesquels se retrouvent de nombreux vieillards, femmes, et enfants », décrit le Gts.
Plusieurs véhicules transportant des passagers ont été attaqués par des bandits armés à Martissant. Des morts et des blessés sont recensés à travers ces fusillades, déplore-t-il.
Les bandits lourdement armés ne cessent point de semer la terreur, en toute impunité, dans la zone de Martissant, depuis le 1er juin 2021.
Le Groupe de travail sur la sécurité souligne aussi combien cette violence engendre des conséquences physiques et psychologiques désastreuses particulièrement sur les femmes victimes de viols et de sévices corporels lors de multiples cas de kidnapping.
Le Gts se dit alarmé par « cette insécurité criminelle dramatique qui vient augmenter le lot de malheurs de l’ensemble de la population et particulièrement des couches les plus vulnérables ». [mj emb apr 31/12/2021 11:20]
Photo : Police nationale d’Haïti (Pnh)