P-au-P, 30 déc. 2021 [AlterPresse] --- L’année 2021 a été marquée par de nombreux actes de violences et de kidnappings, mais aussi des massacres, relève l’ancien député Bélizaire Printemps et le directeur exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Alermy Piervilus, dans des interviews deja AlterPresse/AlterRadio.
Ces actes de criminalité, perpétrés par de puissants gans armés, ont contraint de nombreuses familles, issues des quartiers populaires, à se déplacer vers d’autres lieux, constate Printemps.
949 cas de kidnapping, dont 55 ressortissants étrangers de cinq pays, ont été recensés, du 1er janvier au 15 décembre 2021, contre 796 en 2020, a révélé le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), dans un bilan.
L’ex-parlementaire Bélizaire Printemps appelle les autorités à prendre des dispositions efficaces, pour pacifier ces quartiers et rétablir les institutions de l’État.
La sécurité une fois rétablie, toutes les actrices et tous les acteurs doivent trouver une « entente nationale » pour pouvoir organiser les élections dans le pays, souhaite Printemps.
« Il faut, au niveau de l’État, un gouvernement légal et légitime pour adresser un ensemble de questions, notamment la question de la sécurité », préconise, pour sa part, la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains.
Au total 13 massacres ont été commis dans le pays, de 2018 à 2021, rappelle la Pohdh.
Au moins 19 personnes, dont 1 femme, ont été tuées et une autre personne blessée, dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin 2021, à Delmas 32, Christ-Roi et à l’avenue N prolongée, par des bandits armés, selon un decompte du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), citant les témoignages de riveraines et riverains à Delmas 32.
Ces bandits, circulant à bord de motocyclettes, ont aussi assassiné par balles, la militante féministe, Marie Antoinette Duclair, et le journaliste Diego Charles de Radio Télé Vision 2000, devant la résidence de ce dernier, à la rue Acacia, non loin de Christ Roi, dans la capitale, Port-au-Prince.
Au moins quarante personnes ont été abattues, le vendredi 25 juin 2021, à Cité Soleil (nord), a relevé l’organisme de droits humains Fondasyon Je Klere (Fjkl), dans un rapport.
La tuerie du 25 juin 2021 à Cité Soleil intervient, après une série d’affrontements armés entre la fédération des gangs armés G-9 an fanmi ak alye, dirigée par Jimmy Chérizier allias ’’Barbecue’’, proche du pouvoir politique en place, et le groupe G-pèp de Gabriel Jean Pierre alias Ti Gabriel, a précisé la Fjkl.
« La liberté de circulation des citoyennes et citoyens est, de plus en plus, réduite. Le droit à la vie est aussi complètement banalisé. L’État est insouciant et incapable de répondre aux besoins de la population », critique, de son côté, la Pohdh.
La Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains appelle le gouvernement de facto à prendre des dispositions, pour contrôler et empêcher les trafics d’armes sur le territoire national. [mj emb rc apr 30/12/2021 11:50]