P-au-P, 27 déc. 2021 [AlterPresse] --- L’absence de l’État, sur le plan social, politique et économique, serait la cause du climat de terreur, du niveau élevé de criminalité, observés, depuis plusieurs mois, à travers Haïti, notamment à Martissant (périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), considère l’ancien député de la 3e circonscription de Port-au-Prince, Bélizaire Printemps, dans une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse.
Ce phénomène est le résultat de la distribution d’armes à feu, par le régime de facto en place, dans les quartiers difficiles, afin de garder le pouvoir, révèle-t-il.
Bélizaire Printemps indexe aussi, dans cette prolifération d’armes à feu, un certain groupe économique, qui bénéficierait de cette situation, dit-il.
A cause du climat délétère à Martissant, cinq départements géographiques (une partie de l’Ouest, les départements du Sud-Est, du Sud, de la Grande Anse et des Nippes / Sud-Ouest d’Haïti) sont toujours bloqués, obligeant beaucoup de voyageuses et voyageurs à se rendre par avion vers le grand Sud, déplore l’ex-député.
Plusieurs chefs de gangs armés continuent de semer la terreur, en toute impunité, à Martissant, depuis le 1er juin 2021.
Trois personnes, dont le coordonnateur du Front unifié des transporteurs et travailleurs d’Haïti (Futrah) dans le département des Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), Guy Polynice alias « Ti Guy », ont été également tuées par balles dans la soirée du vendredi 24 décembre 2021, par des bandits armés, dans cette zone.
Les dispositions sécuritaires, annoncées, maintes fois, par les autorités policières et judiciaires, demeurent, jusqu’à présent, sans effet dans plusieurs zones comme Martissant, Delmas 2, La Saline, Cité Soleil (nord) et Croix-des-Bouquets (nord-est), contrôlées par de puissants gangs armés.
Pour contrôler l’électorat, les politiciens alimentent les conflits dans ces zones, pour y créer une situation de troubles et d’insécurité, dénonce Printemps.
« Il revient à l’État de déterminer à qui profite, économiquement et politiquement, cette insécurité ».
Un ensemble de quartiers populaires sont marginalisés et pris en otage, sous l’ancienne administration des présidents Michel Martelly et Jovenel Moïse, condamne-t-il.
Sur le plan social, il y a trop de gens non scolarisés et une absence de politique publique en matière de logements, constate-t-il.
L’ancien parlementaire invite les différents gangs armes, dans la 3e circonscription de Port-au-Prince, à s’unir pour mener une bataille pacifique, afin que l’État puisse créer des services publics dans cette zone, notamment des écoles classiques et professionnelles, et finaliser la construction de l’hôpital public Simbi. [mff emb rc apr 27/12/2021 10:45]