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Haïti - Violence : La Action Aid vivement préoccupée

P-au-P, 07 juil 2005 [AlterPresse] --- La branche haïtienne de l’organisation internationale ActionAid exprime ses vives préoccupations devant la montée de la violence à Port-au-Prince.

Dans une note transmise à AlterPresse, la ActionAid appelle les Nations Unies à exécuter son programme efficace et immédiat de désarmement, de travailler en accord avec la société civile sur un plan de sécurité et de fournir des programmes de formation et de soutien à la police nationale en vue d’établir un climat de paix et de sécurité dans ce pays.

« Au moins 6 cas d’enlèvements sont enregistrés par jour à Port-au-Prince. Des membres de la population civile, y compris des enfants ainsi que des personnes âgées sont constamment ciblés par les bandits armés. Les otages sont souvent malmenés par les ravisseurs au moment de leur captivité. Un enfant dont la famille était trop pauvre pour payer la rançon exigée pour son élargissement a eu ses deux yeux crevés », a dénoncé l’organisme humanitaire.

La ActionAid invite le gouvernement de transition à mettre sur pied un système judiciaire efficace sanctionnant la criminalité en vue d’éradiquer l’impunité dans le pays. En ce sens, elle demande aux donateurs internationaux de débloquer au plus vite les fonds promis à Haïti dans le Cadre de Coopération Intérimaire (CCI)- plan concocté par la communauté internationale lors de la conférence des bailleurs à Washington pour faciliter la reconstruction d’Haïti.

Le 5 juillet, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a déploré le fait que la population civile continue à être la principale victime de l’augmentation, ces temps-ci, des actes violents à Port-au-Prince. MSF a indiqué avoir soigné durant les 6 derniers mois plus de 1000 « blessés de guerre », dont des enfants qui ont à peine 4 ans et des femmes de plus de soixante ans.

« Le nombre de blessés par balle que nous soignons est en train d’augmenter très rapidement », a déclaré Ali Besnaci, chef de mission de MSF en Haïti, lors d’une conférence de presse.

Le 29 juin, un employé haïtien du Comité international de la Croix rouge (CICR) enlevé par des brigands armés a été retrouvé mort le lendemain à Carrefour (sud de Port-au-Prince) d’une balle à la tête. La veille, une employée de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge a été enlevée puis libérée à la suite d’une intervention musclée du bataillon brésilien de la Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) dans le quartier du Bel-Air (centre de Port-au-Prince)

Dans un communiqué, le CICR a exprimé ses « vives inquiétudes » face à la détérioration de la sécurité en Haïti qui représente une menace supplémentaire pour la population haïtienne. [do apr 07/07/05 10 : 00]