P-au-P., 10 déc. 2021 [AlterPresse] ---Le combat contre l’impunité en Haïti n’a toujours pas apporté de résultats. Cette situation d’impunité s’érige désormais en système dans le pays, fustige le président de l’organisme de défense des droits humains Fondasyon je klere (Fjkl), Me. Samuel Madistin.
Me. Madistin intervenait en marge d’une activité, déroulée autour du thème « Lutte contre l’impunité en Haïti au regard du principe de l’égalité », à l’occasion de la journée internationale de la Déclaration universelle des droits humains, le vendredi 10 décembre 2021, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Haïti est présentée comme le pays, où il y aurait plus de voleurs, mais on n’a jamais vu aucun ministre, directeur général, député ou sénateur arrêté et jugé », constate Madistin.
L’organisme de droits humains Fondasyon je klere appelle à corriger les inégalités dans les textes de lois, notamment la question d’« immunité », qui exempte les hauts fonctionnaires de l’État de toutes poursuites judiciaires durant leur fonction.
La population doit être également plus vigilante pour exercer des pressions sur le pouvoir et le système de justice, encourage-t-elle.
Le système judiciaire doit être épuré et renforcé, pour permettre la tenue des procès et rendre justice aux personnes qui la méritent, préconise la Fjkl.
Elle déplore le fait qu’il n’y ait jamais eu de procès, malgré les nombreux massacres perpétrés dans le pays.
Entre-temps, les forces de police sont incapables de garantir la sécurité en Haïti, qui vit actuellement une situation de « violation systématique » de droits humains.
Depuis le 1er juin 2021, la périphérie sud de la capitale reste inaccessible, en raison des affrontements armés entre des gangs rivaux.
Une personne tuée par balle et plusieurs autres blessées ont été enregistrées, le lundi 6 décembre 2021, dans le quartier de Martissant, en périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince, suite à ces affrontements qui persistent depuis le 1er juin 2021.
Ces personnes, qui se trouvaient à bord d’un minibus, ont été victimes d’une attaque de bandits armés.
Les personnes blessées ont été transportés à l’hôpital de Diquini, dans la commune de Carrefour (sud) pour recevoir des soins.
Des gangs armés ont pillé, puis incendié, le même jour, une partie des locaux du sous-commissariat de Martissant, lors d’une attaque armée.
Ces groupes criminels ont bloqué, depuis le lundi 6 décembre 2021, l’accès à la route au niveau de Martissant. [mj emb rc apr 10/12/2021 15:45]